L’annonce par le Pape Benoit XVI de sa prochaine démission met fin à une tradition, qui voulait que le chef de l’Eglise catholique remplisse son mandat jusqu’à son dernier souffle.
Ce fut le cas de son prédécesseur, Jean-Paul II, qui tint fermes les rênes de la puissante Eglise jusqu’à sa mort, par delà les souffrances et les handicaps qui pouvaient amoindrir le plein excercice de sa fonction.
C’était nier que le corps , et avec lui d’individu, ont des limites imposées par une ” nature physiologique” longtemps condamnée par la religion comme appartenant à un monde inférieur…
Benoit XVI reconnait que même s’il est infaillible selon un dogme encore solide, il n’est pas forcément capable d’assumer toutes les charges liées à sa fonction. L’usure, la fatigue, peuvent avoir raison du souverain Pontife qui n’est pas un robot.
C’est une révolution de plus dans le rapport de la très rigide église catholique par rapport aux lois de la nature longtemps ignorées ou dénoncées. Il suffit de voir l’inextricable embarras de l’Eglise par rapport à la science, à l’Evolution…
L’Eglise qui prétendait l’Homme créature divine au sommet de la hiérarchie du vivant, appelé à dominer la création, reconnait que l’Homme a des limites. Elle reconnait que le plus puissant ses siens a un corps et un esprit qui peuvent vieillir.
C’est une évolution silencieuse qui a une grande signification. Elle appelle l’humanité à davantage de modestie et de réalisme, peut-être pas seulement pour occuper le Vatican…
