Autrefois répandu sur l’ensemble des rivières du bassin du Rhône, l’apron ne survit plus que dans la boucle suisse du Doubs, la Loue, le bassin de l’Ardèche, la Drôme, le bassin de la Durance et le Verdon… Cette espèce ne vit que dans ces milieux et nulle par ailleurs sur la terre.
En un siècle, le linéaire de cours d’eau occupé par l’espèce a diminué de plus de 90 %, passant de 2 200 km à 250 km environ. Les causes de la raréfaction sont liées aux aménagements et usages des cours d’eau. La qualité et la quantité d’eau sont également deux paramètres d’importance qui peuvent être critiques.
Petit poisson fort discret, l’apron du Rhône n’a guère suscité d’intérêt jusqu’aux années 90. Pourtant, l’apron est porteur d’une très longue histoire. Aujourd’hui, espèce classée d’intérêt communautaire, sa disparition constituerait une perte pour la biodiversité. C’est pourquoi, depuis 1998, de nombreux partenaires techniques et financiers se mobilisent pour tenter de le sauver.
L’apron appartient à la famille de la perche (percidés). Long de 15 à 22 cm à l’âge adulte, il est brun, avec trois ou quatre bandes noires transversales. Son corps est effilé et son museau arrondi. Dérivé de « âpre », le nom apron fait référence à la rugosité de ses écailles et à son aspect râpeux. Il a un besoin vital de milieux variés aux eaux claires et bien oxygénées et sa présence est un bon indicateur de la qualité de nos cours d’eau.
L’apron est un solitaire qui affectionne les fonds de galets des cours d’eau courants. Le jour, il reste immobile, calé derrière un caillou, bien camouflé grâce à sa robe qui se confond avec le fond. La nuit, il évolue par petits déplacements à la recherche de nourriture (vers, larves…). Il peut effectuer des déplacements de plusieurs kilomètres au cours de sa vie, notamment pour se reproduire ou coloniser de nouveaux espaces. Dès février, les adultes se regroupent dans des zones peu profondes pour frayer. Un apron vit en moyenne 3 à 4 ans et se reproduira une ou deux fois.
En savoir plus : www.aprondurhone.fr