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Les traces d’une vigne gallo-romaine découvertes


   Les fouilles qui ont abouti à cette découverte ont été menées par des chercheurs du laboratoire ARTeHIS (1)(CNRS/Ministère de la culture et de la communication/Université de Bourgogne . Le communiqué du CNRS dont nous reprenons l’essentiel des informations explique que près de 12 000 m² ont été fouillés à l’été 2008, sur prescription de la Direction des Affaires Culturelle de Bourgogne avant l’agrandissement d’une zone pavillonnaire à Gevrey-Chambertin.


  Pour l’époque gallo-romaine, une zone de plus de 6 000 m² était couverte de plus de 300 fosses alignées en rangs régulièrement espacés et entourées d’un fossé périphérique continu. Ce sont des fosses rectangulaires de 90 à 130 cm de longueur sur un peu moins de 60 cm de largeur . A l’intérieur des fosses, dans la terre qui les remplit, on voit en coupe le vide laissé par le tronc et des racines d’un petit arbuste.


L’alignement et la forme rectangulaire des fosses sont semblables à ce que l’on retrouve sur les sites d’autres vignes gallo-romaines, découvertes dans le Sud de la France, en région parisienne et en Angleterre. Les dimensions réduites des fosses permettent d’exclure l’hypothèse d’un verger.


Une technique viticole


 


Le « fantôme » de petit arbuste observé dans la terre de remplissage a la taille d’un pied de vigne. La présence de  deux compartiments séparés par un bourrelet correspond aux préconisations de Pline l’ancien et de Columelle, auteurs latins du Ier siècle. Ces auteurs  recommandaient de mettre deux plants de vigne par fosse et de les arranger « en les recourbant de façon que les racines des deux marcottes qui sont dans la même fosse ne s’entrelacent pas mutuellement, ce qui sera facile d’empêcher en disposant au fond des fosses, transversalement et par le milieu, quelques pierres dont chacune n’excède pas le poids de cinq livres ».


 


  Ces fosses constituent le premier exemple d’application de ces préceptes agronomiques de ces auteurs latins en Gaule. Certaines fosses sont bordées de fosses plus petites et moins profondes qui auraient servi au provignage, une technique ancienne de multiplication végétative de la vigne. La vigne peut en effet être reproduite  par marcottage, c’est-à-dire en enterrant  une  partie aérienne de la plante  afin qu’elle développe ses propres racines . Une fois ces dernières développées, le nouveau plant peut être séparé de la plante mère.


   Les vignes plantées en rang sont caractéristiques de l’Antiquité (et du XXe siècle, mais le cadastre ancien n’indique aucune trace de vigne récente). Ces fosses ressemblent beaucoup à celles d’autres vignes d’époque gallo-romaine et leurs dimensions, leur espacement à l’intérieur des rangs et l’espacement des rangs entre eux sont des multiples du pied romain (29,6 centimètres). La fouille a montré que les fosses ont été creusées dans des sols anciens (du Néolithique à l’époque protohistorique), à une date qu’il faut donc situer après l’époque gauloise. D’après les fragments de céramique retrouvées dans les fosses, elles dateraient du Ier siècle de notre ère.


   Les fosses de Gevrey-Chambertin sont les premières traces de plantations de vignes de l’époque gallo-romaine découvertes en Bourgogne  et confirment l’intérêt, dès l’Antiquité, pour la vigne et le vin dans la région. Cet  intérêt déjà connu par de nombreuses représentations : une corne d’abondance de l’une des divinités du sanctuaire des sources de la Seine montrant une grappe de raisin, le monument au marchand de vin de Til-Châtel, la stèle funéraire d’un couple de propriétaires-viticulteurs de Tart-le-Haut (l’homme tenant une serpe à émonder), le dieu au tonneau de Mâlain, etc. Ces objets sont conservés au musée archéologique de Dijon. Les fosses de Gevrey-Chambertin confirment également que la viticulture de cette époque se pratiquait en plaine, comme dans d’autres cas déjà connus, alors qu’aujourd’hui ce sont les versants qui sont privilégiés faire du bon vin.


 


Les clichés qui accompagnent cet article ont été fournis par le service documentation du CNRS.

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