Aller chercher le biogaz au cœur des décharges pour le brûler, ou pour le récupérer, c’est le métier de la Lyonnaise d’Environnement et de Services (LES), société créée par Noël Laurent, un spécialiste du forage et de l’étanchéité. Noël Laurent a lancé son activité en 2001, après une carrière bien remplie dans un grand groupe spécialisé dans la dépollution des sols.
La récupération de biogaz permet de produire de l’énergie, et partant de ne pas être soumis à la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP). Des atouts intéressant des collectivités sur le plan financier. La récupération permet de mettre en place la valorisation énergétique.
Le gisement est important en France, mais aussi à l’étranger. LES qui a réalisé 1,39 million d’euros de chiffre d’affaires en 2011, devrait cette année réaliser 1,6 million et mise sur des marchés étrangers, au Maghreb.
Récupérer les métaux précieux
Aureus, à Saint-Quentin-Fallavier, est aussi une entreprise très spécialisée, lancée par Bruno Liechti en 2005. Il avait déjà créé en 2002 de la société Rhône-Alpes Argent spécialisée dans la récupération de ce métal sur des documents photographiques et radiographiques. ” Aureus a développé des savoirs faire pour récupérer toutes sortes de métaux précieux comme l’argent, l’or, le platine ou le palladium ” explique Aline Buichon, qui dirige l’entreprise avec son époux. Installation classée pour l’environnement, Aureus est aujourd’hui au cœur d’une économie circulaire, qui impose de récupérer la moindre once de matière.
LES et Aureus font partie des 23 petites et moyennes entreprises réunies sur le Village de la Chambre de Commerce et d’Industrie Régionale de Rhône-Alpes. Elles sont à l’image du tissu des éco-entreprises, qui ont poussé depuis une vingtaine d’années dans la région. Entreprises de services, entreprises techniques, ces sociétés sont venues parfois d’essaimage à partir de grands groupes, elles ont poussé dans leur orbite, défrichant des niches souvent très pointues avec l’agilité et l’énergie de patrons innovants.
Mille sept cents éco-entreprises en Rhône-Alpes
Le secteur des entreprises en lien avec l’environnement est varié. Ecocryo Technologies, de Moirans en Isère, est spécialisée dans le nettoyage par le froid. Tami Industries, à NYONS (26) propose des technologies avancées en filtration. Elle a produit des milliers de mètres carrés de membranes en céramique et fait partie des acteurs principaux du secteur de la filtration tangentielle. Pic Bois Gravures, à Brégnier-Cordon (01), propose des panneaux signalétiques touristiques et du mobilier éco-conçu. Et R+R, à Blyes dans la plaine de l’Ain, collecte, nettoie et recycle fûts et containers plastiques souillés.
Le secteur des éco-entreprises comprend en Rhône-Alpes 1 700 entreprises, pour un total de 11 000 entreprises pour la France entière. Rhône-Alpes pèse donc davantage que les 10% qu’on lui accorde généralement. Un enquête déjà ancienne de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Région Rhône-Alpes (2008) indiquait que 64% des entreprises étaient actives dans le secteur des déchets, 22% dans le secteur de l’eau, et 14% dans huit autres domaines : bruits et vibrations, odeurs et air, risque, management de l’environnement, énergie, nature et paysage, sols urbanismes.
Le terreau régional qui a permis la création de Pollutec, est toujours fertile. En France, ces activités pèsent 950 000 emplois au total, ces métiers qui intègrent de « nouvelles briques de compétences vertes » représentent un volume d’environ 3,1 millions à 3,7 millions d’emplois, avec un chiffre d’affaires global de 4 à 5 milliards d’euros.
Les petites et moyennes entreprises du secteur de l’environnement ont augmenté leurs effectifs de 40% depuis dix ans. Soutenues par l’Appel (Association des Eco Entreprises de Rhône-Alpes), par le Cluster Eco Energies, par les pôles de compétitivité et les CCI, les éco-entreprises de Rhône-Alpes cherchent de plus en plus à exporter leurs savoir-faire.
Pollutec : Village des entreprises Rhône-Alpes Stand 4 D 113
