L’essentiel des aliments pour le bétail en France est importé, surtout d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud. Il s’agit en grande partie de tourteaux de soja, dont la plus grande part provient de plantes génétiquement modifiées.
Cette dépendance creuse le déficit commercial de la France, coûte cher aux éleveurs et maintient une dépendance de l’agriculture française. ” Cette situation est la conséquence des accords de Blair House, dans le cadre du GATT, lorsque les négociations ont abouti au partage du marché. Aux Européens les céréales, aux Américains les protéines ” résume Gérard Leras, conseiller régional en charge du foncier et du dossier de l’autonomie alimentaire.
La dépendance est très dangereuse car les cours des matières premières connaissent des flambées, provoquées par de faibles récoltes causées par des aléas climatiques. Les tensions exercées par la demande accentuent les hausses : demande de biocarburant, demande d’huile, de sucre, etc.
70% des coûts pour le poste alimentaire
Or, le poste alimentaire, a rappelé Gérard Leras, représente 70% du coût pour les élevages d’animaux monogastriques, 30% pour les élevages de ruminants. L’impact est lourd sur le rendement financier des exploitations. Et le changement climatique ne fera qu’aggraver la situation.
La Politique agricole commune prévoit de verdir l’agriculture, sans pour autant encourager les changements d’assolement.
Cinq cents élevages aidés pour 2 millions d’euros
L’autosuffisance permet aux éleveurs de valoriser leurs propres ressources. En 2009, le Conseil régional avait adopté une première délibération pour l’autonomie alimentaire des élevages de ruminants.
Les premières aides ont permis d’accompagner des éléveurs pour mieux gérer leurs pâturages, pour faire évoluer leurs assolements (rotation des cultures), pour mettre en place la traite mobile près des lieux de paturage. La Région a accompagné des investissements individuels et collectifs pour conserver le fourrage, le stocker, pour fabriquer des aliments à la ferme, pour entretenir des prairies.
Aujourd’hui Rhône-Alpes élargit la démarche aux animaux monogastriques, les porcs et les volailles.