Au printemps 2007, le feu bactérien a causé de graves dégâts à de nombreux vergers commerciaux et arbres fruitiers haute-tige en Suisse alémanique, rappelle un communiqué de la Répubique et Canton de Genève. La Confédération et les cantons ont participé aux coûts de contrôle et de lutte pour un montant total de 30 millions de francs suisses. Face à cette situation, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a autorisé le 28 janvier 2008 l’utilisation d’un antibiotique, la streptomycine, temporairement jusqu’au 1er juillet 2008, pour protéger les vergers commerciaux de pommiers et poiriers uniquement, contre les infections dues au feu bactérien au printemps.
Le feu bactérien est provoqué par la bactérie Erwinia amylovora, particulièrement dangereuse et contagieuse qui noircit et déforme jusqu’à la mort les arbres fruitiers à pépins et les arbres et arbustes indigènes et ornementaux à pépins de la famille des rosacées : pommiers, poiriers et cognassiers des vergers commerciaux et sur les plantes ornementales (cotonéasters, stranvesia, pyracantha, pommiers du Japon et néfliers). La bactérie s’attaque aussi aux arbres fruitiers haute tige et à des espèces sauvages : sorbiers, amélanchiers, aubépines.
Les arbres menacés à Genève
Après plusieurs années d’accalmie, le feu bactérien s’est à nouveau manifesté en 2007 à Genève sur des plantes ornementales très sensibles, des Cotoneaster salicifolius. Deux foyers ont été détectés, l’un dans la région de Conches et des Eaux-Vives, l’autre près de Cointrin. Aucun verger cultivé de manière intensive ne se trouve à moins de 500 m d’un foyer de feu bactérien répertorié en 2007. Le territoire du canton de Genève ne se situe pas en zone contaminée par le feu bactérien telle que le définit l’OFAG et il ne jouxte pas une telle zone. Aucun des paramètres déterminant une éventuelle utilisation de la streptomycine n’est réuni. Les autorités cantonales n’autorisent aucune utilisation de streptomycine à Genève en ce printemps.
Les autorités genevoises rappellent les mesures préventives qui peuvent être adoptées. Les arboriculteurs professionnels sont invités, dans les cultures de pommiers et de poiriers, à appliquer du cuivre au débourrement de la végétation. Ils peuvent aussi utiliser des produits biologiques ou de phyto-régulateurs à appliquer au printemps, selon les conditions météo. Ces produits sont homologués pour cet usage et en vente libre en Suisse et il ne s’agit pas d’antibiotiques. Les particuliers peuvent appliquer sur les fruitiers, notamment les pommiers, poiriers et cognassiers, un traitement de fin d’hiver à base de cuivre, à la dose homologuée, au débourrement. Pour la plantation, il s’agit de ne plus planter de plantes ornementales hôtes du feu bactérien et de choisir des variétés de pommiers et de poiriers fruitiers résistants à la maladie.
Le cas des cotonéasters : jusqu’à présent, la bactérie s’est manifestée à Genève sur des Cotoneaster salicifolius uniquement. Ces plantes ornementales étant les plus sensibles à la maladie, elles sont généralement les premières à être atteintes avant que le feu bactérien s’en prenne aux autres plantes sensibles et aux arbres fruitiers. L’élimination préventive des Cotoneaster salicifolius est un bon moyen de freiner le développement du feu bactérien. Les autorités recommandent l’élimination de ces arbres du territoire cantonal. Dans les zones rurales situées dans un rayon de trois kilomètres des pépinières et vergers commerciaux, l’élimination de ces plantes est d’ailleurs obligatoire.