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La construction d’une nouvelle citoyenneté peut passer par le Ceser

La période mouvementée que traverse la France a fait réagir, depuis son commencement, Antoine Quadrini, président du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Pour Antoine Quadrini, le Ceser doit permettre l’expression renouvelée de la société civile et renforcer la citoyenneté. Il a exprimé sa conception et celle des conseillers lors des voeux annuels de l’institution : « le Ceser représente la société civile organisée, indépendante, dynamique, pacifique ». Enviscope publie, sous forme de tribune, les principaux propos du président du Ceser. Le titre et les intertitres sont de la rédaction.

Antoine Quadrini, président du CESER Auvergne rhone-Alpes
Antoine Quadrini, président du CESER Auvergne Rhone-Alpes

Le Conseil économique, social et environnemental, deuxième  assemblée de la Région, vient de tenir sa première assemblée plénière de l’année. Et au terme de celle-ci, je suis heureux de vous accueillir pour partager un moment d’échange et de convivialité.

Si depuis le début de l’année, j’ai eu plusieurs occasions de rencontrer ou de travailler avec nombre d’entre vous, je souscris volontiers et avec joie à cet usage, à cette tradition républicaine, véritable rite répété tout au long du mois de janvier, consistant à présenter ses meilleurs vœux pour l’année à venir.

Certes, et j’en ai bien conscience, aucune incantation n’est de nature à concrétiser un objectif, quel qu’il soit. Nous le savons. Mais comme il n’y a pas d’action sans intention, je considère que former des vœux à l’adresse de chacune et chacun d’entre vous n’est pas pour autant un exercice vain. […]

Au-delà de ces vœux personnels que je forme pour chacune et chacun d’entre vous, je formule également des vœux, en forme de conviction profonde pour notre Institution :

Tout d’abord, le vœu d’une institution qui, par ses propositions, favorise le mieux-vivre ensemble des habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes sur leur territoire, utile aux élus qui les représentent, utile aux acteurs économiques, sociaux, environnementaux de la région.

Le vœu également d’une institution toujours ouverte au dialogue et au partage d’idées. Le vœu enfin d’une institution ancrée dans le réel et porteuse à la fois d’une vision prospective, attentive au monde qui l’entoure et aux évolutions qu’il porte.

Toutes les formes de violence sont condamnables

Dans le contexte de crise que traverse actuellement notre pays, et parce que toutes les formes de violences sont condamnables, je forme enfin des vœux d’apaisement, de sérénité et de fraternité pour notre pays et notre nation. L’ensemble des observateurs, des commentateurs, considère unanimement que le mouvement social qui traverse notre pays depuis plusieurs semaines témoigne en partie de l’insuffisante prise en considération des corps intermédiaires. Mouvement protéiforme, né spontanément sur les réseaux sociaux, alimenté et entretenu par l’engouement médiatique, il est pourtant le symptôme d’un malaise profond. Les revendications exprimées d’une société moins inégalitaire, davantage respectueuse de l’humain et de l’environnement, plus soutenable, à la recherche d’un équilibre entre régulation publique et privée, nourrissent une colère brute et réelle.

Ces revendications révèlent aussi le rapport que bon nombre de citoyens entretiennent avec l’ensemble du système institutionnel de notre pays.

Retrouver la confiance des citoyens

Le message est clair : confrontées à un mouvement dérégulé, ubérisées, les institutions doivent mener un exercice d’ouverture pour retrouver la confiance des citoyens et sortir ainsi de la fragilité dans lequel notre pays est plongé.

Nos concitoyens sont à la recherche d’un renouveau démocratique et de nouvelles pratiques de participation au débat et à la décision politique… au-delà des rendez-vous électoraux. L’expression de la démocratie ne peut être réduite au seul moment du vote. Les élus ne peuvent plus déterminer seuls le contenu de l’action publique. Nos concitoyens veulent être des acteurs au long cours et souhaitent que les décideurs prennent en compte leur parole. Attention néanmoins à l’illusion d’une démocratie directe qui permettrait à chacun de donner son avis en permanence.

Vous le savez, mesdames et messieurs les élus, la décision est souvent un exercice solitaire. Elle est l’apanage du politique. Mais son élaboration doit, quant à elle, être plus collective. Toutes les situations sont complexes. Un système représentatif, s’appuyant davantage sur les corps intermédiaires, est de nature à maîtriser et gérer cette complexité qui ne peut se contenter de slogans.

Une assemblée consultative telle que le Ceser, incarne cette conception. J’emprunterai un instant les propos de Vaclav Havel rappelant que « Le rassemblement des citoyens dans des organisations, mouvements, associations, syndicats est une condition nécessaire au fonctionnement de toute société civilisée bien structurée ». Le Ceser représente la société civile organisée, indépendante, dynamique, pacifique.

Relayer les attentes et besoins

Notre mode de représentation, notre mode de fonctionnement, nous positionnent idéalement pour écouter, entendre, comprendre, relayer, formuler les attentes et besoins des citoyens sur un territoire. Nous sommes un lieu d’échanges et de dialogue, véritable force de propositions de la société civile, un lieu d’aide à la construction de la décision, déconnecté de la dictature de l’urgence, déconnecté aussi des enjeux et luttes de pouvoir.

D’aucuns seraient tentés de désigner notre assemblée comme victime expiatoire d’un système institutionnel alourdi par une inflation normative et des niveaux d’action et d’intervention multipliés. A ceux-là, il convient de rappeler l’origine du trouble que nous vivons aujourd’hui, né d’un trop grand mépris des corps intermédiaires. Il ne faut pas négliger leur valeur pour notre démocratie.

Imaginer une nouvelle citoyenneté

Si notre assemblée ne peut rester en marge de ce débat, elle doit pour autant le nourrir d’une manière différente. Notre rôle est d’apporter de la nuance, du recul, de l’analyse dans des problématiques abordées et relayées aujourd’hui de manière parfois simpliste et pourtant complexes et multiformes. La construction d’une nouvelle citoyenneté peut passer par le Ceser car nous avons la capacité de relier les instances décisionnelles aux acteurs de terrain. Les organisations représentées au sein du Ceser constituent les corps intermédiaires. Si elles peuvent exister par elles-mêmes, leur expression collective, au sein de notre assemblée, leur donne un écho renforcé.

Notre prochaine Assemblée Plénière du mois de février sera consacrée à cette actualité. Les instances travaillent actuellement à son organisation. L’enjeu est de taille : faire entendre la voix de la société civile organisée. Parce qu’elle est riche, diverse, représentative, elle permet de porter les préoccupations sociales, économiques, environnementales des habitants de notre région, et celles de leurs territoires. Notre défi est de les rendre audibles pour leur donner sens et corps. […]

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