Les mammifères, donc les hommes, puisent essentiellement leur énergie dans des glucides.
Ils la puisent dans des lipides à deux occasions, lorsqu’ils jeûnent ou lorsqu’ils font un exercice physique modéré. L’organisme casse alors les molécules de lipides, ce qui produit de l’énergie utilisée pour produire une autre molécule, l’adénosine triphospate qui permet de produire les molécules de la croissance ou nécessaires à l’exercice physique.
Les manchots royaux, comme beaucoup d’oiseaux, tirent leur énergie de lipides, qu’ils accumulent en se nourrissant de poissons qu’ils attrapent ans les eaux froides de l’océan. Ces poissons des eaux froides contiennent des quantités de graisse dont bénéficie le manchot dans la chaine alimentaire.
Equipé contre le froid
Le manchot est aussi équipé pour résister aux faibles températures des eaux antarctiques, autour de dix degrés, souvent plus basses. Le mandat bénéficie d’une isolation procurée par des plumes, et d’une imperméabilité qui permet de se protéger de l’eau. « Or l’eau pompe en quelque sorte la chaleur beaucoup plus que l’air. Un homme ne survit que quelques minutes dans une eau à quelques degrés, alors que le manchot royal y passe la plus grande partie de sa vie » explique plique Damien Roussel, qui a réalisé les études sur le manchot royal dans l’équipe de Claude Duchamp, au Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés (LEHNA, UMR 5023 CNRS / Université Lyon 1 / Ecole nationale des travaux publics de l’Etat), Université de Lyon
Un millier de kilomètres
« Le manchot peut nager une année, plus d’un millier de kilomètres pour aller dans des zones où se trouvent les poisson » explique Damien Roussel. Le Manchot peut nager de vingt à trente kilomètres par jour.
L’article publié dans les Proceedings of the Royal Society B explique les réponses énergétiques développées dans le muscle pectoral de jeunes manchots, avant et après leur première période de vie en mer. L’expression des gènes, l’activité respiratoire des mitochondries , la réponse du métabolisme à l’injection d’une émulsion lipidique montrent qu’après avoir vécu dans l’océan, les manchots sont encore davantage capables de tirer de l’énergie des lipides.
« Nous avons même constaté que les manchots accroissaient cette capacité à puiser de l’énergie dans les lipides après une année dans l’océan. Les petits naissent à terre où les manchots viennent se reproduire. Ils grandissent et ne sont protégé que par un duvet, puis par des plumes et se lancent à l’eau. On constate qu’près un an, ils sont capables de mieux mobiliser les ressources énergétiques des lipides“
Cette acclimatation aux rudes conditions de température des océans sub-antarctiques pourrait être contrôlée par les hormones thyroïdiennes. Ces résultats sur la plasticité énergétique des muscles squelettiques pourraient avoir d’importantes implications en écologie des espèces marines ou migratrices.
Selective upregulation of lipid metabolism in skeletal muscle of foraging juvenile king penguins : an integrative study, Proceedings of the Royal Society B,
Loic Teulier, Cyril Dégletagne, Benjamin Rey, Jérémy Tornos, Céline Keime, Marc de Dinechin, Mireille Raccurt, Jean-Louis Rouanet, Damien Roussel & Claude Duchamp.