Le Piton de la Fournaise sur l’île de la Réunion est un des volcans les plus actifs puisqu’il entre en éruption de type effusive en moyenne tous les 10 mois. Cette fréquence des éruptions permet au réseau dense de capteurs sismologiques de l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise d’enregistrer de nombreux séismes locaux d’origines volcano-tectonique. Mais le réseau enrefgistre aussi le bruit de fond sismique principalement issu de l’interaction entre la houle et le plancher océanique. Dans un article précédent, les mêmes chercheurs (LGIT, IPGP, OVPF) avait obtenu une image de l’intérieur de l’édifice volcanique à partir de l’inversion des ondes sismiques associées à ce bruit de fond.
Pour ces nouveaux travaux, les chercheurs du LGIT étaient associés à des équipes de l’Institut de Physique du Globe de Paris et de l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise. Les scientifiques ont étudié de plus près 18 mois d’enregistrements sismologiques. En répétant ces mesures continuement dans le temps, ils ont identifié des variations extrêmement petites des propriétés physiques de l’édifice volcanique plusieurs jours avant le début d’une éruption.
Observation systèmatique
Ces signes précurseurs ont été observés de manière systématique pour six éruptions du Piton de la Fournaise. Ils ont été enregistrés pour la dernière éruption en date, celle d’avril 2007. D’ailleurs cette éruption d’une intensité extraordinaire avait été précédée de signes précusrseurs eux-mêmes de grande amplitude.
Une première analyse semblait indiquer que la nouvelle méthode pourrait à la fois permettre de mieux prédire l’occurrence d’une éruption mais aussi son intensité. Or, la prévision de l’intensité est essentielle pour la prévention des risques. L’intérêt de cette méthode résiderait dans le fait qu’elle pourrait s’appliquer à tous les volcans et notamment à ceux qui présentent un risque accru comme les volcans explosifs Indonésiens ou situés en Amérique du sud.
D’autres applications
Le nouveau procédé devrait intéresser d’autres domaines comme la prévention des risques sismiques.L’étude des failles générant de grands tremblements de terre devrait permettre d’améliorer la prévention du risque sismique. Il est de plus probable que l’industrie applique cette nouvelle méthode pour notamment surveiller des gisements de gaz, de pétrole ou de stockage de CO2.
Les travaux financés par l’Agence Nationale pour la Recherche dans les cadre des programmes PRECORSIS et COHERSIS ont publiés dans la revue Nature Geoscience le 20 janvier.
Pour en savoir plus sur le Laboratoire de Géophysique Interne et de tectonophysique:
http://www-lgit.obs.ujf-grenoble.fr/
Pour découvrir la revue Nature Geoscience: http://www.nature.com/ngeo/index.html