« On est extrêmement modestes, extrêmement prudent » a expliqué ce jeudi Guillaume Pepy, président de la SNCF lors de son premier déplacement en région. L’opération présentait une grande difficulté a souligné le président du groupe national de transport. Elle consistait à mettre en service plus de 100 trains, alors que le service en proposait 1100.
Alain SERMET, directeur régional de la SNCF est revenu aussi sur l’opération. « Nous étions dans un système le 8 décembre à 23 heures 59, le 9 à 0 heure, le risque était de s’effondrer. Le système a continué, mais il a fallu comme prévu plusieurs semaines pour retrouver le niveau de service antérieur ». Les responsables de la SNCF ont souligné le poids des incidents indépendants de l’entreprise. « Nous avons connu plusieurs accidents de passage à niveau, dont un sérieux peu de temps après la mise en place du cadencement. Il y aura toujours des camions qui accrocheront des caténaires, il y aura toujours des suicides… il ne faut pas mettre tous les problèmes sur le compte du cadencement. Même en Suisse où le trafic est cadencé depuis longtemps, il y a des incidents » a déclaré Guillaume PEPY en demandant à la clientèle d’accepter ses excuses pour les dysfonctionnements.
Demande en hausse de 10%
Le cadencement mis en place sur décision et financement de la Région Rhône-Alpes, s’est traduit par des résultats tout à fait positifs. Les abonnements domicile travail ont augmenté de 9,5%. Le trafic a crû de 24% entre Grenoble et Gap, de 8% entre Grenoble et Lyon, de 23% entre Saint-Etienne et Firminy. La demande globale a augmenté de 10%, le président de la SNCF se réjouissant d’une grande envie de train constatée en Rhône-Alpes, région où le trafic TER est le plus dynamique.
630 embauches en 2007
Cette progression du trafic se traduit sur le plan de l’emploi. La SNCF a embauché en 2007 en Rhône 630 jeunes. Elle est rendue possible pas des investissements en matériel roulant, financés par la Région, qui est propriétaire des rames. En Rhône-Alpes vingt nouvelles rames de TER seront livrées à la fin de l’année 2008 : des rames AGC du constructeur canadien Bombardier et des rames TER Alstom.
Globalement, a rappelé Guillaume PEPY, les Régions ont investi depuis une quinzaine d’années plus de 2 milliards d’euros dans des matériels ferroviaires, et les investissements en matériel roulant programmer devraient doubler ce montant. Soulignant que le ferroviaire n’était ni de gauche ni de droite, le président de la SNCF a estimé qu’en quinze ans, grâce aux Régions la France avait réalisé une modernisation du parc de trains régionaux comme peu de pays l’ont fait.
Réaliser rapidement le contournement ferroviaire
Le développement du trafic et l’amélioration de la qualité de service ne seront possible qu’au prix de nouveaux investissements dans les infrastructures. Les travaux sur la ligne Lyon-Bourg avancent et les 20 kilomètres de double voie entre Satonay et Villars les Dombes seront achevés pour une mise en service au début de décembre, avec le service d’hiver 2008/2009. La signalisation est en cours de modernisation sur la ligne Saint Etienne Roanne. Les travaux de poursuivent sur le sillon alpin, entre Valence et Grenoble. Des travaux vont être lancés entre Valence et Die.
Mais un des obstacles principaux, pour le fret comme pour les voyageurs reste le bouchon lyonnais. Pour les marchandises, il contraint à faire circuler à 30 kilomètres l’heure des trains dans l’agglomération, et à le faire passer par la Part-Dieu où les convois de fret occupent des sillons que ne peuvent utiliser des trains de voyageurs. La solution passe par la construction rapide du Contournement Fret de l’Agglomération Lyonnaise. Le président de la SNCF, qui n’est pas décideur mais utilisateur, souhaite une décision rapide et globale, comprenant à la fois la branche nord et la branche sud.
