Le brûlage domestique des déchets, verts ou non, est loin d’être anodin. La combustion à l’air libre de végétaux participe aux émissions pour plusieurs polluants, dont les particules, qui véhiculent des composés cancérigènes comme les HAP, dioxines et furanes.

Si le brûlage de déchets verts propres pouvait être admis dans des secteurs aux habitats dispersés, il n’en est plus de même dans des agglomérations densément peuplées et qui concentrent beaucoup d’émissions. Le renforcement de la réglementation européenne dans ce domaine rend cette pratique répréhensible car les réductions à opérer sur les émissions toxiques seront difficiles à atteindre.

L’évolution technologique réglementaire des voitures et camions conduira à une diminution de l’ordre de 30% en 7 ans des émissions liées aux transports routiers dans l’agglomération de Grenoble. L’évolution des émissions liées aux pratiques domestiques n’est pour l’instant pas maîtrisée. Si tous les propriétaires d’un pavillon de l’agglomération font un seul feu de ce type par an, ils émettront autant de dioxines et furanes que l’incinérateur d’ordures ménagères pendant 43 ans à la norme actuelle.

Les conditions de brûlage des déchets verts sont très peu performantes et émettent nombre d’imbrûlés, notamment si les végétaux sont humides, ce qui est le cas dans la période actuelle. Le brûlage de déchets verts associés à des déchets (plastiques, bois traités, papiers souillés) est hautement toxique.

Le brulage provoque une gêne pour le voisinage en rendant l’atmosphère irrespirable. En période sèche, l’opération fait courir des risques d’incendie. Cette activité contribue à la dégradation de la qualité de l’air en zones urbaines et périurbaines.

Le brûlage de 50 kg de végétaux émet autant de particules que :

– 18 400 km parcourus pour une voiture essence récente (16 800 km pour une voiture essence très ancienne).

– 5 900 km parcourus pour une voiture diesel récente (1 300 km pour une voiture diesel très ancienne.

– 3 mois de chauffage d’une maison équipée d’une chaudière fuel performant.

– 3 semaines de chauffage d’une maison équipée d’une chaudière bois performant.

Plusieurs solutions existent :

– déchèterie: l’apport en déchèterie permet d’alimenter des filières de production de compost. Les herbes, branches, voire troncs apportés sont acheminés sur des plates formes où ils sont broyés et transformés en compost. Il convient de s’informer sur les conditions de fonctionnement de la déchèterie la plus proche, afin d’éviter des files d’attente. Evidemment le transport de déchets verts peut nécessiter l’utilisation d’une remorque. Il faut penser à des usages collectifs.

– broyage: le broyage des branches peut être réalisé à domicile, grâce à des appareils électriques d’une grande simplicité d’emploi qui peuvent être utilisés par plusieurs habitants. Le broyage permet de produire des copeaux de branches jusqu’à plus d’un centimètre, qui peuvent être utilisés comme ” mulch” épandu du pied de cultures afin de la protéger de l’arrivée d’herbes adventices. Le mulch permet aussi d’éviter le déssèchement du sol comme il conserve l’humidité après la pluie ou un arrosage;

– compostage: les herbes et autres déchets verts non ligneux peuvent entrer dans la production de compost, par mélange avec d’autres biodéchets ( cuisine, papiers, etc). Il faut veiller au bon fonctionnement du compost et éviter d’y déposer des plantes comprenant des graines encore susceptibles de germer;

– bois de feu: du bois peut être conservé pour le chauffage ou le feu . Ce bois doit être absolument propre, non mélangé à du bois souillé. Il doit être correctement placé à l’abri de la pluie et de l’humidité, dans un lieu aéré et sec pour n’être utilisé, d’une manière modérée, qu’après avoir totalement séché. Usages possibles: barbecue, cheminées, poêles.