Malgré un tissu diversifié l’économie du Rhône est sévèrement touchée par le ralentissement. La CCI de Lyon l’a confirmé récemment. La sous-traitance industrielle automobile enregistre une baisse de l’ordre 15% à 30 % de ses commandes: Renault Trucks, JTEKT, BOSH ont annoncé des plans sociaux ou de mise en chômage partiel. La chimie de base ( 25 000 emplois dans le département) est touchée à son tour. La progression de la production de l’industrie chimique régionale n’a pas perduré. Seule la parachimie a des perspectives favorables. Le document diffusé par la CCI de Lyon explique cependant qu’un fabricant de pesticide « n’a pas de prévisions de commandes « et va créer « un site en Espagne pour délocaliser sa production ». Un fabricant de lubrifiants a un un plan de licenciement et prévoit de délocaliser en Espagne. Le carnet de commandes d’un fabricant de pièces plastiques par injection est presque vide.
BTP: inquiétude pour le premier semestre 2009
Le BTP ( 43 000 personnes) est aussi touché et si les entreprises peuvent tenir grâce au carnet de commande engrangé, les craintes se portent sur le premier semestre de 2009. Le secteur de la logistique ( 68 060 emplois dans la Région Urbaine de Lyon ) enregistre une baisse de 20% à 30% de ses volumes. L’immobilier, la restauration souffrent aussi et seuls quelques secteurs s’en tirent relativement bien comme les agences de voyage ou l’ingénierie. Les défaillances d’entreprises ont progressé de 16% au troisième trimestre 2008 par rapport à la même période en 2007, et le nombre d’immatriculations a reculé. Signe positif, le nombre de nouveaux créateurs reste ferme.
Pour ne pas céder au défaitisme et préparer le rédémarrage, la CCI Lyon estime que l’économie de l’agglomération est « bien placée pour le rebond ». La Chambre énumère les facteurs favorables: innovation et coopération: pôles de compétitivité, clusters, secteurs industriels moins affectés comme la pharmacie, la santé, les logiciels et jeux vidéo, l’agro-alimentaire, l’énergie, la défense, l’ équipement du foyer. Les investissements publics dans les équipements et les infrastructures comme les collaborations public et privé (Grand Lyon esprit d’Entreprendre) sont aussi des atouts.
Miser sur l’économie verte
La CCI invite à miser sur les secteurs qui résistent et continueront à résister. C’est d’abord, le secteur des éco-technologies, en particulier pour des pays en fort développement. « « Provoqués par la réglementation, les nouveaux besoins des consommateurs ou la nécessité de réduire ses coûts, nous entrons dans une révolution verte qui va toucher l’ensemble de l’économie» explique le dossier de presse de la CCI de Lyon. Or, l’industrie lyonnaise des éco-technologies est plutôt bien placée.
Elle l’est notamment sur des pays où la croissance économique est encore très positive, où les besoins en équipements sont importants. C’est le cas par exemple de la Chine où la demande en énergie continue à se développer. Le secteur des transports et notamment les transports en commun va connaître en Chine de forts investissements, comme le secteur de la construction. Le secteur de la distribution de l’eau et de l’assainissement prévoient une croissance de + de 30 % pour la même période avec des demandes tant en extension de réseaux que pour leur entretien.
La CCI de Lyon estime qu’un « territoire multi-spécialiste doit pouvoir générer des fertilisations croisées notamment dans les nouvelles techniques de la matière» Rhône-Alpes dispose d’un réel capital de compétences en matière de molécules (Vallée de la chimie, Lyon Biopôle, etc), d’atome (nucléaire et CEA), de nucléon (Grenoble et le Synchrotron) et de proton (Genève, le CERN et son accélérateur de particules), conclut la CCI.