1. Accueil
  2. /
  3. Actualités
  4. /
  5. Environnement
  6. /
  7. Risques sanitaires
  8. /
  9. Notre santé à l’épreuve...

Notre santé à l’épreuve du changement climatique, par Jean-Pierre Besancenot

Le changement climatique n’entraîne pas automatiquement une extension des maladies. Il crée des conditions que les sociétés humaines pourraient amplifier. Si le paludisme n’est pas inquiétant, l’augmentation du nombre de chiens hôte de l’agent de la leishmaniose en France impose d’être vigilant.


Jean-Pierre Besancenot, chercheur au CNRS, enseigne la santé environnementale à la Faculté de médecine de Dijon. Il expose très clairement dans son ouvrage ” Notre santé à l’épreuve du changement climatique” les conséquences du réchauffement sur notre santé. Il rappelle dans une première partie les raisons et les conséquences météorologiques du changement climatique, des chapitres qui en eux-mêmes résument bien la problématique de base.


Il consacre ensuite deux parties aux maladies que pourrait favoriser le réchauffement, les maladies à vecteur, infectieuses et parasitaires, et les maladies à transmission directe, d’être humain à être humain. Il traite ensuite des maladies non infectieuses.



Modes de vie



L’évolution des maladies à vecteur, dépendent des effets du réchauffement sur la biologie des vecteurs, insectes, parasites, qui eux-mêmes transportent l’agent pathogène. L’expansion des vecteurs ne signifie pas automatiquement l’expansion de la maladie. Et toute expansion constatée d’une maladie, n’est pas forcément liée au réchauffement, mais elle est liée au mode de vie. L’augmentation du nombre de cas de maladie de Lyme ( transmise par une tique en milieu forestier) peut-être liée au développement des loisirs de nature. Il n’en reste pas moins que la bactérie qui transmet la maladie a été retrouvée à des latitudes et des altitudes où on ne l’avait jamais trouvée.


Pour la paludisme, en recrudescence aussi, le climat n’est pas seul incriminé. La déforestation qui rapproche du sol le moustique vecteur du paludisme peut expliquer la progression de la maladie en Guyane. Les cultures qui suppriment les papyrus dans les rivières d’Afrique orientale, créent un milieu pour l’anophèle porteur de Plasmodium falciparum qui provoque la maladie. L’expansion du paludisme dans les pays tempérés n’est pas inéluctable. Les milieux ont été transformés et anophèle est déjà abondant dans nos pays, sans être porteur de plasmodium. Jean-Pierre Besancenot pointe néanmoins un risque: l’apport de plasmodium falciparum par des voyageurs qui importeraient le parasite. La maîtrise du risque repose sur la qualité du système de santé: dépistage, lutte rapide. Certains pays tempérés dont le système de santé est désorganisé peuvent être fragiles.


Davantage de chiens porteurs de leishmania


Le cas des leishmanioses est plus inquiétant. La maladie est transmise par la piqûre de phlébotomes, de très petits moucherons ( 1 à 3,5 millimètres à l’âge adulte) Le moucheron transmet l’agent infectieux, Leishmania infantum qui provoque la leishmaniose viscérale. Cette dernière touche surtout les enfants dans des pays comme la Tunisie, avec un taux de mortalité très élevé à défaut de prise en charge précoce.


Le réservoir de Leishmania est entre autres le chien domestique et Jean-Pierre Besancenot explique que le nombre de cas de chiens infectés a sensiblement augmenté en France depuis ving ans. Quinze départements sont atteints, alors qu’il n’y en avait que 6 en 1988. ” L’ensemble du triangle Andorre-Lyon-Nice ( qui) peut être considéré comme infecté“, mais il peut y avoir des foyer ponctuels au nord de cette zone.


Des vecteurs de maladies virales ( dengue, fièvre West Nile, fièvre de la vallée du Rift) pourront aussi être favorisés par le réchauffement, mais les sociétés humaines elles aussi multiplient les risques, comme simplement les transformations du milieu par l’Homme.


Les vagues ne chaleur frappent davantage dans les villes


Pour les pathologies non infectieuses, Jean-Pierre Besancenot évoque évidemment les vagues de chaleur. Mais là encore, il explique que les canicules ne tuent pas de manière indifférenciée. Les plus âgés bien sûr sont plus fragiles, mais aussi les personnes seules, ceux qui ne peuvent se protéger de la chaleur en raison de leur logement. Les victimes sont aussi plus nombreuses dans des villes plus chaudes, où une végétation rare n’arrive pas à évaporer et à rafraîchir. Là encore la réponse sociale, en matière de santé, et d’urbanisme, est essentielle car il n’y a pas de fatalité biologique.


Si les pics de chaleur ont des effets négatifs pour les maladies cardiovasculaires et respiratoires, la disparition des vagues de froids devrait diminuer les décès pour les personnes atteintes de ces affections.


Jean-Pierre Besancenot invite à ne pas céder à la panique, mas à apprendre à vivre avec la changement climatique. Son livre y aide déjà.


michel.deprost@free.fr


Notre santé à l’épreuve du changement climatique, Jean-Pierre Besancenot, Delachaux et Niestlé, 220 pages, 19 euros.

LinkedIn
Twitter
Email

à voir

Related Posts

NEWSLETTER

Rececevez réguliérement par mail nos dernier articles publiés

Derniers articles publiés

Enquêtes

Reportage Vin 31

Dossiers

Territoires

Environnement

Energie

Mobilité

Médiathèque

économie

économie durable

bioéconomie

économie circulaire

Construction et aménagement

Recherche

Content de vous revoir !

Connectez-vous à votre compte ci-dessous

Retrieve your password

Merci de saisir votre nom d'utilisateur ou votre adresse email pour changer votre mot de passe