Cette édition avait comme les éditions précédentes comme thème l’eau et l’énergie en Afrique, et pour objectif, de cerner les politiques des pays africains invités dans ces domaines. Le but était de préciser comment des entreprises françaises et européennes peuvent investir en Afrique, y réaliser des chantiers avec des entreprises africaines.
Les organisateurs, Abdoulaye Kanté président de l’ADEA en tête, sont satisfaits. Plus de 500 participants, dont beaucoup venus d’Afrique, étaient inscrits à la première Journée de conférences à laquelle ont participé les ministres de près d’une dizaine de pays. Des rencontres de professionnels à professionnels ont réuni 250 participants et 135 ont participé aux visites de sites industriels de Grenoble et Chambéry ( Institut National de l’Energie Solaire).Plusieurs participants ont néanmoins regretté la mobilisation trop faible encore d’entreprises régionales.
Hausse des recettes des matières premières
Le forum a permis à plusieurs ministres de pays africains, de présenter la politique de leur pays. Pour plusieurs Etats, comme le Congo, le Gabon, le Cameroun, l’augmentation du prix des matières premières, en particulier du pétrole est une opportunité. La Guinée ( Conakry), producteur de bauxite, bénéficie aussi de recettes en hausse, comme la République Centrafricaine où de l’uranium est exploité. L’Afrique affiche des taux de croissance important, mais il ne faut surtout pas céder au triomphalisme, loin de là.
Il faut en effet que l’augmentation des recettes soit dirigée vers des investissements productifs, vers des infrastructures socialement utiles. Plusieurs pays ont réformé depuis plusieurs années le fonctionnement des marchés de l’énergie, en particulier de l’électricité, en créant, sur le modèle européen des autorités de régulations pour s’assurer d’un fonctionnement contrôle du marché. Il existe des agences d’électrification rurale, et un pays comme le Congo, a même un programme très précis d’électrification de sous préfectures.
La maîtrise des investissements dans un continent où la majeure partie de la population n’a pas accès à l’eau potable et à l’électricité, impose de négocier avec les investisseurs. Les groupes qui exploitent les matières premières restent toujours aussi avides et l’appétit des firmes chinoises n’a rien de fondamentalement différent de l’appétit des groupes occidentaux.
Les investisseurs doivent être invités à investir non seulement pour leurs besoins propres ou ceux de leurs employés, mais aussi dans les régions avoisinantes.
Un énorme potentiel
Les conférences et les ateliers ont confirmé l’énorme potentiel énergétique de l’Afrique, qui est en train d’être mobilisé. De nombreux projets photovoltaïques peuvent être réalisés par des entreprises européennes, et des innovations sont encore nécessaires pour assurer la sécurité des panneaux contre le vol. L’énergie hydro-électrique offre aussi un potentiel énorme, car très peu de sites sont encore équipés. La petite hydraulique et même la micro hydraulique offrent de bonnes perspectives. La biomasse elle-même est aussi prometteuse, comme la valorisation des déchets. Les travaux de maintenance, de rénovation permettraient aussi des gains énergétiques considérables. Cela suppose aussi un énorme effort de formation. De nombreux projets pourraient bénéficier de financements par la vente de crédits carbone.
Michel.deprost
Pour en savoir plus: www.adeafrance.org
www.eurafric.orgEnviscope a soutenu le Huitième Forum EurafricPartners.Michel Deprost a animé la conférence d’ouverture et un atelier sur les énergies renouvelables.
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