Le budget 2009 de la Région présenté ce lundi par Jean-Jack Queyranne, lors d’une conférence de presse à Lyon, se veut un budget de rigueur. Après plusieurs années de croissance de la fiscalité et des dépenses, l’exécutif régional choisit de ne pas alourdir la pression fiscale.
La conjoncture économique accumule des nuages aussi sur l’horizon budgétaire régional. La crise financière amplifie le ralentissement économique en France. Le refroidissement est aussi perceptible en Rhône-Alpes: tassement sur le marché de l’immobilier, diminution prévisible de l’emploi dans le bâtiment, menaces sur plusieurs entreprises.
Le budget 2009 présenté ce lundi par Jean Jack Queyranne à Lyon, ne veut pas ponctionner les entreprises et les ménages au delà du raisonnable, afin de ne pas ralentir encore la machine économique. La fiscalité sera donc maintenue à son niveau 2008.
Dépenses de fonctionnement maîtrisées
« La progression des dépenses de fonctionnement sera maîtrisée, malgré le poids des dépenses dont l’évolution est incompressible: convention avec la SNCF, apprentissage, frais financiers et charges de personnel» explique le dossier remis à la presse. Les dépenses d’investissement qui privilégient le ferroviaire, les lycées et l’aménagement du territoire seront maintenues à leur niveau antérieur. L’autofinancement sera aussi maintenu pour que le programme d’emprunts assure la couverture de la moitié des dépenses d’investissement et ne génère pas des charges d’endettement trop lourdes sur les prochains exercices. En effet les taux d’intérêts augmentent et tout accroissement de la dette, jusqu’à présent gérée activement, coûterait très cher.
Rigoureux, le budget 2009 est quand même un budget « anti-crise » dans la mesure où les dépenses contribueront à soutenir l’activité. L’exécutif souligne la légèreté des charges de structures ( 7% du budget) et le poids des investissements qui injectent 1 milliard d’euros avec les travaux dans les lycées constructions-réhabilitations de lycées, travaux et renouvellement de matériels ferroviaires, soutien aux PME, …)
Poids des transferts de l’Etat
Au passage, la présentation du budget revient sur les difficultés créées par les transferts de compétences imposés par l’Etat. A la fin de l’année 2008, l’écart entre charges et recettes transférées devrait s’élever en cumulé à 98 M€, un écart qui pourrait se creuser et de façon de plus en plus rapide. «Les projections sur 2009 et 2010 montrent que l’écart cumulé pourrait atteindre plus de 230 M€ fin 2010. »
Pour justifier les efforts passés, le rythme de prélèvement des dernières années, le dossier du budget 2009 souligne que Rhône-Alpes « reste cependant toujours l’une des mieux placées pour sa richesse en bases et le faible prélèvement qu’elle opère par rapport aux autres régions» Pour le foncier bâti , dont les propriétaires foncier bâti paient une part à la Région, le taux de Rhône-Alpes est de 2,12 % contre une moyenne nationale de 2,63%, ce qui place la région au 19ème rang. Pour la Taxe professionnelle, le taux régional est de 2,49% contre 2,81% au niveau national, ce qui place une nouvelle fois Rhône-Alpes au 19ème rang.
199 euros par habitant pour la dette
Avec 199 € par habitant, l’encours de la dette de la Région Rhône-Alpes est inférieur de 30 % au montant constaté dans les régions de même strate. Le service de la dette reste maîtrisé : il représente en moyenne 5,7 % des recettes de fonctionnement sur la période 2004-2007, contre 9 % en 1999, soit bien moins que la moyenne des régions françaises qui s’établit à 9,3 %. La capacité dynamique de désendettement de la Région, de 2,4 années à la fin de l’année 2007, se situe dans la moyenne des Régions de métropole, bien inférieur à celui des Régions de même strate (3,8 années).
Rhône-Alpes est prospère, et a les moyens de résister à la crise. A condition de faire preuve de prudence.
