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Les abeilles ont des prédispositions naturelles pour certains apprentissages

Toutes les abeilles ne réagissent pas de la même manière à des stimulations. Des chercheurs du Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA) (CNRS/ Université de Toulouse 3) ont mené les expériences suivantes, dont les résultats sont publiés le 14 janvier dans la revue PLoS One.


Ils ont fait goûter à des abeilles, des sirops progressivement de plus en plus sucrés. Devant ce stimulus positif certaines abeilles réagissent en tirant la langue à des niveaux très faibles de dosage du sucre. D’autres ne tirent la langue que lorsque le dosage est plus élevé. Les abeilles ne sont donc pas toutes également réceptives au message sucré et certaines sont plus sensibles, donc capables d’apprendre plus vite.


La diversité est la même face à des stimuli négatifs. Les chercheurs utilisent pour l’expérience des courants électriques dont l’intensité évidemment très faible provoque une réaction de défense et incite les abeilles à sortir leur dard. Là encore certaines abeilles réagissent à des niveaux plus faibles que d’autres de leurs congénères.


L’équipe toulousaine animée par Martin Giurfa a aussi montré que les insectes répondant activement au sucre ne répondent pas forcément à un choc électrique et vice-versa. Il existe au sein des colonies d’abeilles des spécialistes dans chaque cas, définis par la valeur positive ou négative du stimulus auquel ils répondent de façon innée selon leurs préférences.


Dopamine et octopamine


L’explication tient à la manière dont sont transmis les neurotransmetteurs. La transmission de l’octopamine, qui transmet les messages des stimuli positifs varie. Comme varie aussi la production et la transmission de dopamine, une substance qui chez les abeilles transmets l’information face aux stimuli négatifs. La dopamine il faut le souligner, transmet chez l’homme des informations positives” nous a expliqué Martin Giurfa. Les chercheurs pensent que ces différences ont un support génétique.



Ces capacités naturelles différentes fondent les différences sociales, la spécialisation des insectes. Elles orientent en effet les abeilles vers des apprentissages. Certaines abeilles excellent dans l’apprentissage de problèmes associés à des récompenses alimentaires. D’autres le font dans l’apprentissage de problèmes associés à des punitions. La division des tâches se renforce au sein de la colonie.


Cette sensibilité particulière se traduit par des différences remarquables au niveau de l’apprentissage et de la mémoire : les insectes hautement sensibles à un stimulus donné apprennent et mémorisent mieux une association entre une odeur et ce même stimulus. Apprentissage, mémoire et tendances naturelles convergent pour établir des spécialisations au sein d’une société animale complexe comme celle des abeilles. Ces compétences pourraient permettre de former les abeilles. En formant des abeilles au contact de substances négatives, les apprenties pourraient transmettre des messages de mise en garde à leurs congénères. Un long programme pour les chercheurs.


michel.deprost@free.fr


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