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Elections régionales: entretien avec Françoise Grossetête, Ensemble pour Rhône-Alpes

1-Quelle a été la mesure pour laquelle vous avez voté qui a vous a paru la plus importante lors du dernier mandat ?



Je ne siégeais pas au Conseil Régional lors du précédent mandat.



2-Quelle a été la mesure qui n’a pas été votée que vous auriez souhaitée?



Je ne siégeais pas au Conseil Régional lors du précédent mandat.



3-Quelles seront vos propositions en matière d’énergie, pour les économies et l’innovation? Sachant que Rhône-Alpes est la région au monde qui concentre le plus d’installations nucléaires (plusieurs centrales, une usine de combustible, des réacteurs de recherche…) quelle est votre position sur cette forme d’énergie ?



Je souhaite mettre en place un véritable plan de croissance durable régional. Afin de sortir du dilemme sans fin entre l’écologie et la croissance économique, nous proposerons de faire de l’écologie un moteur de celle-ci.



La Région a des atouts écologiques considérables : des sites naturels exceptionnels, une ressource énergétique diversifiée. Elle rassemble toutes les sources d’énergie sans carbone (hydraulique, photovoltaïque, nucléaire, éolienne…). Parmi les propositions de mon programme, je souhaite que Rhône-Alpes devienne la première région de France pour la production d’énergie solaire.



En changeant notre façon de voir les territoires, l’économie durable peut être présente dans tous les secteurs d’activités : la rénovation des bâtiments, le développement de transports alternatifs, la régénération du réseau ferré ou des voies navigables, les investissements en matière de dépollution, les biotechnologies, la filière bois… La Région doit être le laboratoire expérimental de cette économie naissante.



Pour les économies d’énergie, je proposerai également de mettre progressivement aux normes « basse consommation » les bâtiments de la Région, en particulier les lycées. La Région peut également apporter un soutien aux travaux de rénovation thermique et écologique des bâtiments par des prêts à taux zéro pour les particuliers et des garanties d’emprunt pour les copropriétés.



Rhône-Alpes peut ainsi être une véritable région éco-responsable de référence, par des incitations envers les entrepreneurs du bâtiment pour développer des techniques de construction à basse consommation d’énergie. Il est aussi indispensable de créer un portail numérique régional sur la thermographie urbaine. Les Rhônalpins pourront constater, sur une carte aérienne, l’efficacité énergétique de leur domicile.



Enfin, sur la question des installations nucléaires, je pense qu’il n’est aujourd’hui plus question de fuir ses responsabilités. Nous ne pouvons plus nier leurs effets positifs sur les rejets de CO2. L’action prioritaire, pour atteindre simultanément les objectifs liés à l’efficacité énergétique et à la réduction des émissions, est de garder toutes les options énergétiques sans émissions de gaz à effet de serre, comme le nucléaire.





4 Quelle est votre position vis-à-vis des organismes génétiquement modifiés et des nanotechnologies?



La France doit prendre le temps d’aller au fond du débat politique, au bout de l’évaluation scientifique au niveau européen et au niveau national sur la problématique des OGM.


Le dossier des OGM est un sujet épineux et complexe, aux multiples facettes. Je suis consciente des craintes de nombreux citoyens.



Sachez que ma position sur le sujet est en faveur d’un encadrement strict des cultures OGM, et que j’approuve le moratoire mis en place par le gouvernement français empêchant la culture du MON810 sur le sol français. Dans cette perspective, je continuerai de lutter au sein du Parlement européen pour que les citoyens européens ne se voient pas imposer des cultures sur la sécurité desquelles des doutes subsistent. Cependant, il me semble nécessaire de poursuivre la recherche sur les OGM dans des milieux confinés et en respectant toutes les règles de sécurité.



Les nanotechnologies, quant à elles, peuvent être exploitées pour des applications extrêmement variées comme les médicaments, les produits cosmétiques ou l’électronique. J’ai pu me rendre à Grenoble à plusieurs reprises sur le site de Minatec. C’est un pôle d’innovation majeur en Europe pour les micro et nanotechnologies. Le site est l’un des rares au monde possédant les bases scientifiques, technologiques et industrielles suffisantes pour exploiter les potentialités offertes par ces nouvelles technologies.


Nous devons renforcer les investissements dans les secteurs les plus porteurs de notre Région. Rhône-Alpes doit être aux côtés des entrepreneurs et des acteurs du monde économique qui souhaitent développer de nouvelles activités tout en confortant les pôles de compétitivité existants.


Pour les substances les plus préoccupantes, connaitre l’exposition totale des nanomatériaux est indispensable pour protéger la santé humaine.



J’ai été très impliquée sur ces questions de sécurité au Parlement européen lorsque j’ai été rapporteur de la révision du Règlement Cosmétique. L’objectif doit être avant tout à travers ce cadre réglementaire de renforcer la compétitivité de nos industries européennes (à la pointe du secteur) et la confiance des consommateurs avec des exigences accrues de protection de la santé publique.



5 Quelles actions proposez-vous en matière de transports collectifs ou en faveur des modes doux? Quelle est votre position sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin ? Sur le contournement ferroviaire fret de l’agglomération lyonnaise (CFAL) ? Sur le projet de nouvelle autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne ?



Entre la congestion des grandes agglomérations, à commencer par Lyon, et l’enclavement de certaines zones rurales, chaque situation appelle une réponse différente.


Parce qu’il est important que des enquêtes sur les transports soient menées pour définir les besoins et adapter l’offre pour chaque territoire, nous proposons qu’un Grenelle des « transports » dans les territoires soit réalisé au niveau régional.



Pour les transports collectifs et les modes doux, je propose de faciliter la liaison « Trams-trains » pour améliorer la fréquence sur les lignes TER, de créer des navettes fluviales et lacustres pour le transport des personnes, sur les réseaux Rhône et Saône et sur les grands lacs de la région, de favoriser le transit fluvial de marchandises pour désengorger le trafic routier. On ne dit pas assez qu’une péniche équivaut à 300 camions.



L’axe Lyon-Turin est le maillon manquant permettant de mettre en réseau 5000 km de lignes ferroviaires existantes entre les grandes villes européennes. La Transalpine est plus qu’une priorité, c’est une nécessité. Parce qu’elle constitue un axe d’équilibre et de richesse au sud de l’Arc alpin. Parce qu’elle répond aux impératifs économiques d’un marché en plein essor. Parce qu’enfin, elle constitue la seule alternative au fret routier qui menace l’équilibre environnemental des Alpes.



Concernant l’A45, tous les partenaires économiques et sociaux de Rhône-Alpes et d’Auvergne soutiennent activement le projet A45. Au-delà, l’ensemble des 27 Chambres Régionales et Locales de Commerce et d’Industrie de l’axe Toulouse / Lyon, représentant 330 000 entreprises, prennent position en faveur de l’A45. Les collectivités locales concernées sont majoritairement favorables au projet, en particulier la Ville de Saint-Etienne, Saint-Etienne Métropole, le Conseil Général de la Loire, la Région Rhône-Alpes, et, jusqu’à une date récente, le Grand Lyon et le Conseil Général du Rhône.


L’avenir des territoires passe par la constitution de grandes régions économiques pour faire face à la mondialisation. Il n’y aura pas de métropole européenne lyonnaise sans une autoroute digne de ce nom pour rapprocher Lyon de Saint-Etienne et atteindre la taille critique. Ce projet est indispensable pour attirer des investissements, des implantations et développer l’emploi à une échelle européenne.



Enfin, pour le contournement fret de l’agglomération lyonnaise, j’estime que les pouvoirs publics devront faire le maximum pour neutraliser les impacts négatifs de ce tracé pour les populations concernées, s’il est retenu à l’issue de l’enquête publique. La nouvelle majorité du Conseil régional que nous voulons constituer devra alors étudier la possibilité d’une intervention financière régionale importante afin d’atténuer, voire de supprimer, par des aménagements adaptés, les nuisances générées par le projet



Elevage, arboriculture, production de proximité, agriculture biologique ou moins polluante: quelles actions proposez- vous en matière de protection des agricultures régionales?



Si certains voient ce thème avec un œil du passé, je pense, au contraire, qu’il s’agit d’un enjeu d’avenir. Nous devons mettre en place un véritable plan d’ensemble pour valoriser les circuits courts entre producteurs et consommateurs pour des productions locales valorisées, des produits plus frais et des transports moins coûteux.



Depuis quelques années déjà des groupes d’agriculteurs expérimentent une agriculture plus autonome, plus économe. Ils achètent en effet moins d’engrais, moins de pesticides, moins d’aliments pour le bétail. Ils consomment moins d’énergies fossiles et valorisent en premier lieu les ressources naturelles présentes sur leurs exploitations.



L’action de la Région c’est aussi de promouvoir une agriculture économiquement performante, socialement équitable et écologiquement saine, et d’accompagner la transmission des savoir-faire développés par ces agriculteurs pionniers.


Cette agriculture respectueuse des ressources naturelles et des hommes doit être reconnue par les politiques publiques, en raison des services qu’elle rend à la société.



Mais il faut aussi garder à l’esprit la grande fragilité de toutes les exploitations agricoles en cette période de crise. Toutes les productions sont touchées, en particulier l’élevage, le lait, les fruits et légumes. Les producteurs pensent avant tout à boucler leur fin de mois et la profession risque de mourir sous peu.



Nous nous engageons donc à accompagner les jeunes agriculteurs qui s’installent par des aides à l’investissement initial (acquisition des surfaces et du premier équipement, en particulier pour la prévention des intempéries : paragrêles, systèmes de lutte contre le gel…), et favoriserons l’accès aux formations adaptées pour les agriculteurs qui le souhaitent afin de diversifier leurs sources de revenus en investissant dans les énergies renouvelables, l’agritourisme, et les agri-matériaux (bois…).



Rhône-Alpes compte déjà plusieurs parcs naturels régionaux (Pilat, Vercors, Bauges, Chartreuse, Jura – un bout dans l’Ain- , Ardêche…) Etes-vous favorables à la création d’autres PNR rhonalpins ?



Je connais bien cette problématique puisque j’ai été présidente du Parc naturel régional du Pilat pendant 19 ans. Je suis favorable à la création d’autres PNR rhônalpins mais je suis encore plus favorable à une Région qui serait plus à l’écoute des élus et des populations locales au sein des Parcs naturels régionaux pour mener à bien des projets concertés fondés sur le développement, la protection et la valorisation des territoires.



Les parcs régionaux ne sont pas que des lieux de préservation. Ce sont aussi les inventeurs du développement durable, de l’éco-croissance. Ils représentent aussi un certain dynamisme économique et social concilié avec une véritable responsabilité écologique.



Dans chaque parc sont implantées des agriculteurs-éleveurs, des PME, des artisans, des industries qui permettent de maintenir des activités traditionnelles ou innovantes. On y maintient des activités artisanales. Des hommes et des femmes artisans y cultivent des produits du terroir, valorisent le patrimoine culturel local et inventent des richesses nouvelles.



« Parc Naturel Régional » c’est ainsi une marque, qui garantit tout cela. Sur l’ensemble des Parcs naturels régionaux, plus de 140 produits agricoles, artisanaux et services touristiques se sont vus attribuer cette marque sur les dix dernières années, soit plus de 500 entreprises !



Les finances publiques doivent être gérées de manière durable, avec un souci d’efficacité et d’évaluation. Quelle sera votre politique en matière fiscale, mais aussi en matière d’allocation de fonds publics ?



La disparition de la capacité d’autofinancement est grave, l’endettement est préoccupant, le montant des autorisations de programmes non financés est conséquent, la pression fiscale sur les contribuables est au summum, les dépenses de communication sont lourdes et mal orientées.



Pour ces raisons, un audit des finances régionales sera mené si nous remportons l’élection. Nous nous engageons ainsi à recentrer les moyens du Conseil régional sur ses compétences légales au service des priorités des Rhônalpins par:


– la suppression des dépenses hors compétences qui sont gérées par d’autres collectivités,


– la mise en place d’un suivi des dossiers plus rationnel et plus souple,


– l’assurance d’une plus grande transparence dans la gestion de la collectivité.



Quelles sont vos propositions en matière de décentralisation et de réforme des collectivités territoriales?



La réforme des collectivités territoriales relève de la compétence nationale et non régionale. Mais la modernisation de notre organisation locale est devenue une vraie priorité. Avec plus de 36 783 communes, 100 départements, 26 régions, 15 900 syndicats intercommunaux, le mille-feuille des collectivités locales est devenu illisible et une remise à plat s’impose.



Les raisons ne manquent pas :


– Nous avons besoin de collectivités locales plus fortes pour assurer un développement dynamique de nos territoires, renforcer leur attractivité dans l’Union européenne, et garantir un service public de qualité.


– Nous avons besoin de clarté. Alors que les Français sont souvent appelés aux urnes, rares sont ceux qui comprennent qui fait quoi. A titre d’exemple, lors des dernières élections municipales, la plupart des projets des candidats ne relevaient pas des attributions de la commune mais de celles de l’intercommunalité. Il faut limiter le nombre d’élections locales en identifiant très clairement les responsabilités de chacun.


– L’organisation actuelle est trop coûteuse et le système fiscal obsolète et déresponsabilisant. Les contribuables payent cette mauvaise organisation. Le même impôt local est parfois fixé par 3 à 4 collectivités différentes. Résultat : en dehors des dépenses liées à la décentralisation qui ont été compensées par l’Etat, les impôts locaux ont explosé.



http://www.francoisegrossetete2010.fr/

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