L’investissement en bourse et l’investissement dans les technologies positives pour l’environnement ne sont pas contradictoire. Au contraire. Le succès du Fonds Commun de Placement ( FCP) BMG Environnement, lancé en mars 2007 par BMG Asset Management, un gestionnaire de patrimoine privé installé à Lyon en est une preuve.
Les Fonds Communs de Placements sont des organismes de placement collectif en valeur mobilières, des OPCVM. En clair, ce sont des structures qui appellent des capitaux privés (l’épargne des souscripteurs) pour les investir par exemple dans les entreprises cotées en bourse d’un secteur déterminé. En l’occurrence l’environnement.
BMG est un fonds lancé par BMG Asset management, entreprise spécialisée dans la gestion de l’épargne privée. L’entreprise a été créée par Alexander Mronz et Floris Boerstra. ” Alexander Mronz est allemand, je suis hollandais, installé à Lyon depuis une quinzaine d’années, explique Floris Boerstra. Nous nous intéressons depuis longtemps au secteur de l’environnement où il y a vraiment de grandes entreprises industrielles” explique Floris Boerstra, au siège de l’entreprise, rue Carnot à Lyon.
Un besoin de capitaux aussi privés
L’idée du fonds BMG Environnement est née pour proposer à une clientèle une épargne riche de gains, mais aussi apporter des capitaux privés à un secteur qui en a fort besoin. “ Les investissements nécessaires pour le développement des entreprises représentent 60 milliards d’euros par an” explique Floris Boerstra. Les capitaux publics n’y suffiront pas, et il faut des capitaux privés apportés, entre autres circuits, par les marchés financiers.
Le fonds est géré par Alexander Mronz et Floris Boerstra qui ont déterminé les sociétés dans lesquelles les capitaux des épargnants sont investis. Il comprend une trentaine d’entreprises des filières de la bioénergie ( 19%), du traitement des déchets ( 10%), du traitement de l’eau ( 8%) , de l’énergie solaire ( 33%), de l’éolien ( 19%). Une partie du fonds est investi en monétaire. Chaque jour, les gestionnaires surveillent les performances boursières des entreprises. Mais l’achat ne se réalise pas seulement en regardant l’évolution des cours sur un écran. ” Nous connaissons bien les entreprises, nous nous déplaçons beaucoup, pour voir les usines, pour rencontrer les dirigeants” précise Floris Boerstra.
Plus 17% depuis mars
Chaque mois, le fonds publie une synthèse de son évolution. En octobre, le fonds a plutôt vendu des actions d’EDF Energies Nouvelles, d’Ersol, de Thenergo, s’est allégé en Solaria et en Renesola. Il a acheté des valeurs d’entreprises comme Hera, Centrotherm, Elringklinger ou Renewable Energy.
Depuis le lancement en mars, le fonds a collecté 63 344 parts. Celles ci avaient été mises en vente à 100 euros. A fin octobre elles valaient 117,48 euros, reflétant l’appréciation en bourse des actions des entreprises. En tout, le fonds a collecté 7,44 millions d’euros qui sont allés renforcer les capitaux d’entreprises en France ( Veolia, Séchelienne), mais aussi en Allemagne ( Solarworld, Q-Cells) , en Norvège ( Renewable Energy), et même en Chine ( Trinasolar).
BMG affiche pour BMG Environnement, une hausse de 17,48% depuis le 9 mars, alors que l’indice de référence, le Dow Jones Stoxx 600 n’a progressé que de 5,74%. Les investissements dans les énergies renouvelables peuvent-ils être victime de l’éclatement de ce qui ne serait qu’une bulle, comme celle d’internet ou des télécommunications. Floris Boerstra ne le croit pas. Les entreprises de l’environnement sont des entreprises industrielles, et elles répondent à des besoins. L’investissement boursier, même contrôlé par l’Autorité des Marchés Financiers, peut toujours revêtir des risques pour le spéculateur, mais sur le long terme, estime le gestionnaire, l’investisseur avisé voit son capital augmenté. BMG Environnement pourrait collecter jusqu’à 50 millions d’euros.
