Créée officiellement le Ier janvier 2015, la Métropole de Lyon succède à la Communauté Urbaine . Aux compétences techniques, voire environnementales exercées jusqu’à présent, la Métropole ajoute la prise en charge du pilier social.
“La Métropole de Lyon vient de naitre à minuit. Pour la première fois, en réunissant les compétences de la communauté urbaine de Lyon et celles du département, elle va permettre d’enlever une couche du fameux millefeuille administratif. Elle sera un instrument de simplification du service public pour nos concitoyens. Elle permettra à terme d’en réduire le coût. En alliant les compétences économiques, d’aménagement urbain de la communauté urbaine et les compétences sociales du département plus tournées vers la personne, elle permettra, pour reprendre l’expression de l’urbaniste Jean Haëntjens de “réunir le cœur des hommes et le cœur des villes“.
Gérard Collomb président de la Métropolea a ainsi salué la création effective de la Métropole qu’il a présentée en 2013 en compagnie de Michel Mercier, alors président du Conseil général du Rhône. Jusqu’à présent la Communauté urbaine de Lyon créée en 1969, avait des compétences techniques (eau potable assainissement, transports de personnes, voirie, espaces verts, urbanisme, modes doux de déplacement, etc) , et quelques compétences économiques (accueil des entreprises, zones d’activités, promotion internationale).
Des dossiers sociaux lourds
La Métropole aura dorénavant en charge l’enfance,la construction des collèges, les personnes handicapées. Elle hérite du dossier des personnes âgées, portés en partie avec les communes, pour lesquelles elle gèrera la dépendance. Un défi : entre 2013 et 2040, le nombre de personnes de plus de 60 ans passerait de 261 000 à 336 000. Le poids des 85 ans ayant le plus besoin d’un accompagnement doublerait. Demain les personnes âgées auront un statut plus précaire qu’aujourd’hui, alors que déjà 12 % des ménages de plus de 60 ans vivent déjà en-dessous du seuil de pauvreté.
La nouvelle collectivité aura en charge le lourd dossier de l’insertion, insertion au niveau de l’emploi comme au niveau du logement. Le défi est de taille. Dans le Rhône, 12,4 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté en 2009. Le Grand Lyon comptait au 31 décembre 2012, 42 000 foyers bénéficiaires du RSA représentant 90 000 personnes, sur une population active estimée entre 625 000 et 640 000.
La Métropole doit faire face en même temps qu’à des besoins d’emploi à des besoins en matière de logement. 47 930 demandeurs de logement social étaient recensés en juin 2014, pour un parc de 146 000 logements sociaux (PLS, Plus, Plai, conventionnés privés), soit 23,8 % des résidences principales.
Un cadre de vie de qualité
Il faudra dans les années à venir qui promettent d’être plus difficiles sur le plan économique, gérer au mieux les ressources pour offrir aux habitants de l’agglomération des conditions de vie optimales. Le Grand Lyon a depuis le mandat de Michel Noir engagé des politiques de qualité de l’urbanisme sans cesse accentuées. Gérard Collomb a impulsé de nouveaux élans en matière de transports, de requalification urbaine, d’aménagement des rives du Rhône et des rives de Saône. Le Grand Lyon a engagé un Plan Climat Energie Territoire, des actions en faveur de la trame verte et bleue, en faveur de la biodiversité.
Le croisement des compétences urbaines et humaines est une innovation unique à suivre en termes de coûts, de résultats. Il faudra voir comment ce surcroit de compétences et de moyens ne sera pas concentré sur la seule Métropole mais irradiera dans l’agglomération, notamment dans le Nouveau Rhône. Bientôt se posera sans doute la question de l’élargissement de la Métropole…
