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Le câble, une solution pour le transport urbain


Le Grésivaudan, l’Isère et les pentes : Charteuse d’un côté, Belledonne de l’autre. Un habitat relativement dense, de l’agriculture. Mais surtout une gaine technique, avec des routes, une autoroute et une voie de chemin de fer qui attend d’être électrifiée depuis 20 ans !


La question qui s’est posée à la communauté de communes du Grésivaudan, que préside le député François Brottes, a été : comment organiser les transports collectifs pour les rabattre vers le train ? Comment favoriser leur usage, en facilitant l’arrivée vers la gare de Brignoud des passagers à vélo et à pied ? Comment franchir la barrière de l’autoroute et de ses échangeurs ? Comment, à quel terme, avec quels moyens, quelle efficacité et quels impacts sur l’environnement ?



« Le train prend de l’importance dans les déplacements quotidiens du Grésivaudan, explique François Brottes. Lorsque nous nous sommes posé la question nous étions à 11 AR, Grenoble Montmélian Chambéry. Nous sommes à 39 AR cadencés. Bien sûr, il y a la possibilité de doubler la voie de chemin de fer en rive droite (côté Charteuse) par un tram/train, mais c’est un projet à long terme et notre besoin est immédiat. Nous avons organisé les bus de manière à aller chercher les habitants sur les coteaux. Mais, depuis Crolles et jusqu’à la gare de Brignoud, comment faciliter pour les usagers à pied ou à vélo, le franchissement de l’autoroute, de ses échangeurs et de l’Isère ? Nous n’avons trouvé que deux réponses : la réalisation d’une passerelle et la création d’un transport par câble, du type télécabines, avec accès facilité aux vélos et aux personnes en situation de handicap. Pour la passerelle cela parait compliqué, en raison de la pente, et surtout de l’impact paysager et de l’emprise au sol. Quant au coût de cette passerelle, soit quelque 8 M€ en première approche, il est très voisin de ce que serait celui d’un transport par câble ».


Ce projet va faire l’objet d’une étude préliminaire très complète financée en partie, par des crédits régionaux et européens Feder, orientés « modes doux ».




Un prix compétitif



Plusieurs autres projets de ce type sont actuellement pointés par la Région qui, avec le soutien du Gart (Groupement des autorités responsables de transport), avait organisé, le 6 novembre dernier une journée d’échange autour du thème : « Le transport par câble quel avenir et quelles possibilités pour les déplacements quotidiens ? ». Les projets de Crolles/Brignoud, Gières/Chamrousse, Givors gare et Givors plateau… à connotation plutôt urbaine, Magland/Flaine qui permettrait de relier directement la gare à la station ou encore Glières/Petit Bornand, plus touristique ont été évoqués.



Pour Bernard Soulage, Premier Vice-président du Conseil régional, en charge des transports, déplacements et infrastructures : « Il y a une double opportunité à développer des modes de transport par câble en milieu urbain. La loi Grenelle 1 en souligne l’intérêt, et surtout l’Europe est particulièrement attentive à toutes les initiatives en termes de déplacements “doux”, notamment pour revitaliser, vite et pour pas cher, des quartiers enclavés ou en déshérence. Le câble cumule de nombreux avantages. Dont son prix, environ 5 M€/Km, assez proche de celui du bus à haut niveau de service (hors emprise foncière), mais très inférieur au prix d’un tram (25 M€/Km). Il est intéressant également par son emprise foncière presque essentiellement limitée aux gares de départ et d’arrivée et par sa technologie, très maîtrisée par ses constructeurs »



Des constructeurs, il y en a deux gros dans le monde (voir en bas de cet article) qui se partagent l’essentiel du marché. Pour eux, le développement se situe clairement dans les villes, comme l’explique Jean-Claude Georges, directeur commercial de Doppelmayr France : « L’essentiel de notre chiffre d’affaires repose sur les remontées mécaniques, aujourd’hui l’urbain n’en représente que 10 à 15 %. Mais cela va très vite ; d’ici à un ou deux ans, nous en serons à 20, voire 25 %. »



L’urbain, ce sont des télécabines, téléphériques, funiculaires, tramways aériens… réalisés partout dans le monde par Doppelmayr ou Poma/Leitner, tels à Medellin, Constantine, Porto, Bolzano, Barcelone, Saragosse, New York, Taiwan, Roumanie, etc.




L’appréhension du vide



En France, si le marché tarde à percer, c’est sans doute parce que : « le câble, cela veut dire ski et remontées mécaniques ou téléphériques touristiques. En tout cas des équipements liés aux loisirs, comme l’explique Jean Souchal, directeur des services chez Poma. C’est probablement un problème de culture. Un impact visuel mal vécu, la crainte du survol, l’appréhension du vide… Dans la réalités les faiblesses du transport par câble sont relativement réduites, avec des conditions de fonctionnement très performantes quelle que soit la météo, des risques d’accidents très limités (2,5 accidents pour 100 000 passages), un encadrement en personnel réduit, une fluidité des parcours, une faible consommation en énergie… Et surtout des délais de réalisation très courts et un impact sur l’environnement très limité. »



« Solution innovante pour les villes, le transport par câble a une réelle chance en inter modalité et associé à d’autres types de transports »… telle était en tout cas la conclusion de Philippe Peyroud, président de la Commission innovation du Gart, à l’issue de la journée.





claude.comet@enviscope.com





Poma, Leitner, Doppelmayr



Deux fabricants de remontées mécaniques se partagent le marché mondial des installations à câbles. L’un est autrichien, Doppelmayr, l’autre, à l’origine français, Poma (Pomagalski) appartient désormais, avec Leitner, au groupe italien Seeber.



Un marché mondial qui concerne la fabrication de tous les engins de transport tirés par un câble : téléphériques, télécabines et téléskis, funiculaires, métros à câbles… et qui pèse environ 1 milliard d’euros. Soit 60 % du marché pour Doppelmayr, 35 % pour Poma, les 5 % restant étant réalisés par quelques petits fabricants historiques, tel Montaz Mautino.

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