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A Trévoux , les dinosaures attendront

A Trévoux, capitale de la Dombes, dans le Val de Saône, le chantier du parc Dinopedia a été arrêté par décision de la préfète de région Auvergne Rhône-Alpes, après les alertes du Comité Non aux Dinos. Le projet lancé très rapidement, ne respecte pas les nombreuses procédures de protection de l’environnement. Pour démarrer, le porteur du projet devra réaliser de études destinées par exemple à dresser un état des milieux naturels potentiellement menacés.

Leurs silhouettes impressionnantes se détachent sur le ciel.  Dinosaures, ptérodactyle en haut d’une colline. Au loin  dans un bassin un monstre énorme dévore une sorte de grand lézard. Immobiles, figés, gueules ouvertes mais sans rugissement, les dinos attendent l’ouverture du parc Dinopédia, promise par Philippe Lopez patron de la société Dinopédia Expérience pour l’été qui vient.

L’attente sera surement encore longue. Plus longue que ne le laissent entrevoir l’enthousiasme de Marc  Péchoux, maire de Trévoux, président de la Communauté de Communes  Dombes Saône Vallée, lorsqu’il a signé  la vente de 5 hectares de terrains en bordure de Saône, à celui qui se présente comme Cévenol, apiculteur, photographe animalier et promoteur des parcs Dinopédia.

 »  J’ai ouvert le premier parc près d’Alès dans le Gard, un deuxième près de Mende, un parc dans une forêt fossile,  et a grotte préhistorique la plus grande de France dans les Pyrénées.  »  explique Philippe Lopez , lors d’une conférence de presse ce mardi dans le périmètre du projet de parc avec vue sur un engin au repos, arrêt du chantier oblige depuis l’intervention de la gendarmerie.

Tourner la page des Cascades

En 2023, Philippe Lopez explique.  »  J’ai appris que ce terrain était à vendre, le milieu nature convient à notre projet’  » Philippe Lopez  fait affaire avec le premier magistrat. Le maire de Trévoux, vient de fermer le site des Cascades, un ensemble d’équipements aquatiques, à deux pas de la Saône, qui attirait depuis des années, en   été des milliers de baigneurs à la recherche de fraicheur. Les équipements avaient vieilli, faute d’un entretien suffisant aux dires de certains. Remettre le site en état aurait couté 300 000 euros, trop cher.

Le maire et sa majorité, préfèrent investir la même somme dans une piscine intégrée au camping municipal qui a besoin d’un tel équipement pour attirer une clientèle plus choisie. Les piscines du camping municipal seront en effet réservées aux campeurs qui ne seront pas dérangés par les jeunes des quartiers populaires, en particulier de la Métropole.

Marc Péchoux, sans appe à projets, sans mise en concurrence soulignent les opposants, propose à la société de Philippe Lopez cinq hectares pour 1,2 million d’euros, dans le cadre d’une vente à terme. Chaque année la société Dinopédia paiera 120 000 euros pour être propriétaire in fine, le premier versement étant prévu pour novembre 2024. C’est certes mieux que l’estimation du Service des Domaines ( 800 000 euros) , mais pour plus de 5 hectares c’est une assez bonne affaire.

Fort du soutien du maire de Trévoux, Philippe Lopez a hâte de lancer son cinquième parc. Très vite il commande le troupeau de dinos qui raviront les 5 à 8 ans, mais aussi les parents. Très vite, des grilles entourent le terrain interdit d’accès au public. Très vite, on vidange les bassins dont l’eau aurait déversé par des fuites, 15 000 litres de chlore dans le sol, pollution qui n’a pas été prise en charge par la commune, pollution dont on ignore la situation. Très vite des arbres sont abattus (sans autorisation), très vite une haie est coupée, une nouvelle voie tracée.

Très vite, trop vite. Car Philippe Lopez veut ouvrir le parc pour l’été 2024 afin d’accueilir les premiers milliers de visiteurs venant d’un rayon de 100 à 150 kilomètres. Philippe Lopez veut engager des salariés pour la saison. Les retards qui s’annonce avec l’arrêt du chantier, l’incite à faire jouer la fibre sociale.

Très vite, trop vite. C »est ce que souligne depuis plusieurs mois le Collectif Non Aux Dinos ( CNAD) Car en dehors du secteur des Cascades, le terrain comprend une zone humide, vestige d’un ancien bras de a Saône, déjà aménagé pour le public. Le terrain jouxte des zones d’intérêt floristiques et faunistiques, des secteurs où vivent des espèces protégées.  Rapidement une opposition locale s »exprime, devient experte, scrute le projet, analyse les failles, pointe les lacunes, es contournements des règles. Cette opposition réunit associations locales et associations nationales ou régionales, tire le signe d’alarme en direction des administrations d’état.

Philippe Lopez met en avant ses quatre premiers sites accueillis sans difficultés, parfois à bras ouverts dans des territoires souvent en demande d’activités. Philippe Lopez semble découvrir avec son équipe, la complexité de la réglementation, la longueur des études environnementales nécessaires pour assurer le lancement du parc des dinos. Comme lui, les dinos devront attendre…

redaction@enviscope.com

 

 

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