Dans le cadre de la lutte contre la Chrysomèle du maïs, l’administration cherchera a améliorer la concertation avec les agriculteurs et surtout avec les apiculteurs. Lors des épandages d’insecticides sur trois zones “focus” où le ravageur du maïs avait été découvert l’automne dernier, les apiculteurs n’avaient pu déplacer leurs ruches car le Service Régional de Protection des Végétaux avait agi en urgence. Et la procédure n’était pas rôdée.
Pour les phases à venir, des rencontres ont déjà eu lieu. ” Nous avons rencontré des représentants du Syndicat des Apiculteurs professionnels de Savoie et des représentants du Groupement de Défense Sanitaire Apicole ” explique Jean-Yves Couderc, du SRPV, à Lyon.
Il y aura en effet une suite aux traitements effectués à la fin de l’été. Des insectes avaient été piégés dans l’Est de Lyon, près de Chambéry et dans le Grésivaudan, à Saint Nazaire les Eymes. Des épandages ont été réalisés par hélicoptère. “Nous appliquons la législation française qui elle-même découle des règles européennes” explique Jean-Yves Couderc.
Pas de nouvelles captures à l’automne
Des campagnes de piégeages ont été réalisées après les traitements. Vingt-cinq pièges dans le Grésivaudan, 20 dans l’Est lyonnais et 15 près de Chambéry n’ont rien donné. Normal: à Chambéry et dans l’Est lyonnais, des traitements insecticides avaient sans doute été efficaces. Dans le Grésivaudan, le piégage a été réalisé après la période de vol.
En cette période de l’hiver, l’administration prépare les prochaines étapes de la lutte. Autour de chaque foyer, trois zones ont été définies. Sur une zone focus d’un kilomètre de rayon, il y aura assolement ( rotation de cultures, avec maïs pas plus d’une année sur trois) et traitement. Autour de chaque zone focus, une couronne de 5 kilomètres devra être mise en rotation et autour de cette zone, une troisième zone couronne de 34 kilomètres de large, devra être aussi mise en rotation.
Les rotations doivent permettre de réduire les chances de maintien d’éventuelles chrysomèles. Mais les solutions seront choisies ( dans les zones où cela est possible) avec les agriculteurs. Dans l’Est lyonnais il aurait possibilité de ne pas faire tourner les cultures et de traiter. Près de Chambéry, des agriculteurs ont dit être prêts à faire tourner les cultures, alors que dans la Grésivaudan, le taux de rotation risquerait de ne pas être suffisant pour garantir le succès de l’opération. Une rotation une année sur deux est une méthode efficace si 90% des agriculteurs la suivent.
Pas de Cruiser
Cela ne remet pas en cause les épandages d’insecticides dans les zones focus. Le SRPV va non seulement amélioré la concertation, mais il annonce prendre des précautions, en évitant le recours aux hélicoptères, spectaculaires mais traumatisants. En utilisant des insecticides qui épargneront les abeilles. Les larves seront traitées au printemps par des granulés, et en juillet, les maïs seront traités en évitant la période de floraison, par un adulticide autre que le Cruiser. Bien qu’autorisé, ce produit qui doit être utilisé avec précaution vis vis des abeilles, provoque un mécontentement très fort des apiculteurs.
Pour l’administration cependant, la lutte précoce contre la Chrysomèle s’impose. En cas de dissémination de l’insecte jusque dans le Sud-Ouest, il serait impossible de s’en débarrasser. Les agriculteurs d’Aquitaine regardent de près la lutte avancée qui se mène en Rhône-Alpes…
