Alors que le train devrait être attractif et simple, la Fédération des Associations d’Usagers des Transports estime que l’entreprise nationale en complique l’accès, n’incite pas au report modal. La Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) estime qu’en décembre 2006, l’information fournie aux voyageurs s’est sensiblement dégradée. Puis, en octobre 2007, la SNCF a introduit une nouvelle tarification très complexe avec une augmentation du nombre de trains à réservation obligatoire (TGV, Téoz, Lunéa).
La fédération estime que l’entreprise favoriser les achats d’impulsion, pour remplir les rames, ce qui en soit est justifié, mais augmente les prix pour deux qui voyagent pas nécessité : nombre de TGV en heures de pointe, évolution inadaptée du calendrier voyageurs pour les Corail. La FNAUT estime aussi que la qualité des services à moyenne et longue distance (hors TGV, Téoz et Lunéa) se dégrade globalement : suppression de relations directes, fréquences réduites, conditions d’utilisation des billets plus rigides. La SNCF fragilise les relations transversales par rabattement systématique sur le TGV.
Des résultats au détriment du service
La FNAUT estime que les résultats financiers de la SNCF, un milliard d’euros de bénéfices en 2007, sont obtenus à l’encontre des priorités affichées par le gouvernement : maintien du pouvoir d’achat, aménagement du territoire, préservation de l’environnement. Pour la fédération la politique de l’entreprise va à l’encontre de la lettre de mission adressée par le Chef de l’Etat au président de la SNCF qui mentionne que « la SNCF doit être en première ligne pour réussir la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement ». La Fédération cite aussi Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, pour qui « les bénéfices dégagés par les TGV doivent profiter au fret, aux TER et aux Corail Intercités ».
Les demandes et propositions de la Fédération
La FNAUT demande que soient inscrites au plan stratégique de la SNCF des actions permettant d’améliorer la qualité de service. La Fédération demande la reconstitution d’une « documentation écrite et électronique de qualité pour que le client puisse choisir facilement l’itinéraire de son voyage, son horaire en fonction de la catégorie du train en période normale ou de pointe, comprendre le montant et la rentabilité de ses achats et vérifier le prix du billet pour les liaisons soumises au barème kilométrique. »
L’association demande l’étude d’une révision de la tarification des trains à réservation obligatoire, qui doit être simplifiée et maintenue à un niveau modéré.
La FNAUT demande aussi l’établissement de liaisons directes pour les relations à moyenne et longue distance (hors TGV, Téoz et Lunéa). Elle demande la création d’une marque « Intercités » pour gérer le réseau avec une vision nationale. Au découpage actuel très compliqué par nature de train ( TGV, Téoz, Lunéa, Corail, Corail Intercités, TER interrégionaux, TER) la FNAUT demande la substitution d’une organisation par nature de voyages : dessertes à grande vitesse, relations « Intercités » pour l’offre nationale, et dessertes à caractère régional.
La Fédération demande la création de quelques dessertes nationales à trafic potentiel intéressant des relations par voitures directes. Elle suggère aussi le lancement d’un nombre significatif de relations interrégionales et nationales par juxtaposition de dessertes TER « Intervilles ». De telles liaisons « de cabotage » peuvent générer un trafic à plus longue distance.
Les usagers veulent aussi une meilleure organisation des correspondances pour réaliser de meilleures dessertes nationales: temps d’attente réduits,
changement de train sur le même quai. Rétablir les conditions de commercialisation des Corail Intercités conformément à la décision ministérielle de 2005 : réservation facultative, conditions d’échanges et de remboursement très souples, mesures tarifaires promotionnelles, tarifs modérés,
calendrier voyageurs adapté aux relations nationales.
