Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle inodore et incolore dont le symbole est Rn 222 . Le radon provient de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre surtout des sous-sols granitiques et volcaniques. Il est aussi produit par la désintégration de l’uranium contenu dans des matériaux de construction issus de ces sols. Le radon se désintègre lui-même en descendants solides émetteurs alpha à vie courte.
Ce gaz classé comme cancérogène avéré pour le cancer du poumon pourrait également être impliqué dans les leucémies chez l’adulte et chez l’enfant. Le radon est à l’origine de décès par cancer du poumon chez les mineurs en particulier dans les mines d’uranium, dont l’exploitation a cessé en France depuis 2001. Mais d’autres professions, rappelle l’étude de l’INSERM peuvent être exposées à des concentrations (autres mines, établissements thermaux…) . Des professionnels peuvent être exposés en fréquentant des lieux (champignonnières, caves vinicoles…).
En dehors des expositions professionnelles, aux niveaux d’exposition rencontrés en population générale, on estime que le radon est la deuxième source de cancer du poumon en France, très loin après le tabac. Environ 13 % des 25 000 décès (soit environ 3 350 décès, 2500 selon certains spécialistes) par cancer du poumon observés en France chaque année pourraient être attribués à l’exposition au radon.
La présence de radon dans des lieux publics ou dans l’habitat peut provoquer un surcroit de risque comme l’ont indique des études épidémiologiques en Amérique et en Europe. Selon les estimations de la grande étude épidémiologique européenne le risque de cancer du poumon augmenterait de 16 % à chaque fois que les niveaux moyens de radon auxquels on est exposé dans sa maison (pour une durée de 30 ans) augmentent de 100 Bq.m-3. Dans le département de la Loire l’exposition moyenne est de 150 becquerel par mètre cube.
Un excès de risque de 8 à 10%
L’excès de risque évoqué par l’expertise de l’INSERM est estimé à 8-10 % pour 100 Bq/m3.Une campagne de mesure à l’intérieur des habitations a fourni une couverture nationale de plus de 10 000 communes, dont les plus exposées se trouvent dans le massif central. Une concentration de radon supérieure à 200 Bq/m3 est observée dans environ 9 % des habitations.
L’INSERM avance dans son expertise collective, les recommandation suivantes. Il faut réduire les expositions au radon domestique et en milieu professionnel. IL est nécessaire de poursuivre l’inventaire des situations d’exposition au radon en milieu du travail. L’information sur les risques doit être diffusée à l’ensemble des personnels potentiellement exposés ainsi qu’aux personnes chargées de leur suivi médical. L’adaptation à ces populations des normes de radioprotection en vigueur dans les mines devra être mise en oeuvre. L’étude explique qu’il est important de constituer des bases de données sur les zones géographiques à risque élevé d’émanation et les sites où subsistent des dépôts miniers pouvant contaminer les cours d’eau.
En ce qui concerne l’habitat, l’étude estime qu’il faut promouvoir des outils d’information pour le public, les professionnels du bâtiment, les équipes de santé environnementale sur les risques et sur les mesures préventives qui peuvent réduire l’exposition.
http://www.radon-france.com/index.html
