Fort du bilan des Régions , Queyranne demande un renforcement des compétences régionales les énergies renouvelables, l’eau, l’économie, la biodiversité, l’agriculture, avec la mise en place d’une fiscalité écologique.
Après les ateliers du Grenelle du 29 septembre, le Conseil Régional a débattu vendredi ,sans vote, de propositions pour le Grenelle de l’environnement. Jean-Jack Queyranne a prononcé en ouverture des débats un discours dans lequel il a rappelé la position de l’exécutif rhônalpin, position qu’il répétera mercredi à Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables.
Pour le président de Rhône-Alpes, l’Etat est encore trop timide, et alors que la prise de conscience écologique a progressé rapidement, il doit passer le relais aux Régions. « Le Grenelle de l’Environnement a accéléré cette prise de conscience. En témoignent la mobilisation et l’investissement dans les débats des responsables de structures, associatives, syndicales, économiques, qui avaient peu l’habitude de se parler et de confronter leurs positions. » Coordonnateur du Grenelle pour l’Association des Régions de France, Jean Jack Queyranne se réjouit de la qualité des débats mais « reste bien sûr vigilant quant aux projets qui
seront réellement engagés».
L’Etat insuffisamment volontaire
Or sur plusieurs plans l’Etat ne prend selon lui pas en compte les enjeux. Le président de Rhône-Alpes ne voit pas d’engagement fort en faveur d’une alternative au camion, pas d’investissements lourds en dehors de Seine-Europe du Nord, pas d’engagement suffisant pour les énergies renouvelables ou la réduction des pesticides. Pour Jean-Jack Queyranne, l’Etat hésite, et les positions de ministres arrivent parfois à la cacophonie.
Le président de Rhône-Alpes demande une loi de programmation pour les transports, pour les énergies renouvelables des mesures qui ne soient pas des mesurettes, et pour les pesticides, une une réduction de 50% en dix ans. Pour l’habitat, il pense qu’il faut engager une politique ambitieuse de rénovation de l’ancien et la construction de logements neufs très économes.
Face à cette attitude de l’Etat, le président de Rhône Alpes insiste sur le rôle des Régions qui ont déjà montré qu’elles étaient efficaces pour les TER ou pour les énergies renouvelables. Il faut aller plus loin « la proximité de l’échelon régional est un gage d’efficacité. Je suis convaincu que les Régions seront à la tête de ce changement” . « Avec le Grenelle, nous pouvons faire un saut qualitatif. Cela signifie à mes yeux une nouvelle Gouvernance. Cette nouvelle gouvernance doit être à la fois décentralisée et citoyenne. Elle doit s’appuyer sur les Régions comme partout en Europe et sur la société civile qui est riche de propositions et d’initiatives. Elle s’oppose au modèle jacobin qui prédomine dans notre pays. Le Grenelle ne peut réussir que si il s’appuie sur une volonté réelle de négocier. L’opinion est prête à accepter des mesures fortes ; je dirai même qu’elle les appellent de ses voeux. Je sais aussi que des combats d’arrière garde seront menés par tous ceux qui ont intérêt au statu quo. Si l’expression « rupture » doit prendre un sens concret, c’est bien sur les questions décisives de l’Environnement et du Développement durable» estime Jean-Jack Queyranne.
Régions chefs de file
Comme il l’avait dit en présentant les propositions de l’Association des Régions de France, Jean-Jack Queyranne souhaite un renforcement des compétences régionales. Il veut que les Régions françaises, comme les régions espagnoles ou italiennes, soient chefs de file pourles énergies renouvelables, l’eau, l’économie, la biodiversité, l’agriculture avec des moyens, en particulier une fiscalité écologique.
Et pour veiller à l’application des mesures du Grenelle, Rhône-Alpes mettra en place un comité de suivi. Une manière de montrer que les Régions s’approprient durablement la question de l’environnement.
M.D.
michel.deprost@free.fr
