Dans le Rhône, le sanglier pose depuis plusieurs années, des problèmes de plus en plus difficiles à résoudre en provoquant des dégâts aux cultures. Les animaux nombreux, dont les population se développent rapidement ( certains entrent dans le neuvième arrondissement de Lyon) sortent volontiers des bois où ils se cachent pour aller manger les cultures proches, en particulier du maïs à l’état laiteux, et même le blé. Les cultures les plus exposées sont celles qui sont proches des massifs forestiers ou du couvert végétal. Les forêts du Conseil général du Rhône, dans lesquelles la chasse est interdite servent de réserve de fait pour des animaux très intelligents qui s’y réfugient, explique Charles Jullian, directeur de la Fédération des Chasseurs. Il faut organiser des battues de décantonnement pour pousser les animaux dans des secteurs où ils pourront être chassés.
Dans le département, des modifications ont été décidées afin de contrôler les populations. La chasse au sanglier est autorisée à l’affût et à l’approche dans le Rhône depuis le Ier juin et jusqu’au 13 septembre et depuis le 13 septembre jusqu’au 28 février. Le sanglier sera aussi chassé par la battue. Le problème est aussi réel dans l’Ain, où la culture de maïs est très importante, en particulier dans la Dombes, riche en forêts. Les dégâts sont évalués à 400 000 euros. Evidemment la monoculture intensive du maïs est une nourriture de choix pour des animaux très prolifiques.
Dans la Loire, le problème est moins crucial, mais les dégâts sont évalués à 120 000 euros. Sandrine Guénot, technicienne de la fédération des chasseurs, responsable de la communication, explique que des plans de gestion ont permis de limiter les tirs sur les sujets adultes, pour les concentrer sur les jeunes, afin de contrôler la population. Le tableau de chasse prévu pour la saison qui s’ouvre est de 1600 à 1800 animaux.
En zone de montagne aussi
Les sangliers causent aussi des dégâts importants dans les zones de montagne, en particulier dans les secteurs d’alpages où paissent en été des troupeaux de vaches productrice de lait de qualité , destiné à la production de fromage d’appellation. En Haute Savoie, « après deux années moyennes, les efforts de gestion consentis ça et là par les chasseurs commencent à payer. Dans certains secteurs ou les tensions liées aux dégâts des sangliers commencent à se faire jour, les chasseurs devront cette année accentuer leurs efforts de prélèvement. L’espèce semble en effet, en sensible augmentation et le tableau départemental pourrait, au final, se situer aux alentours de 2500 individus» explique la fédération des chasseurs. En Savoie ce sont 3600 animaux que les chasseurs pourront tirer.
Le dossier des dégâts tend régulièrement les relations entre chasseurs appelés à indemniser,et les agriculteurs qui demandent des indemnisation. Il faut discuter ferme dans les commissions départementales chargées d’évaluer les dégâts, pour estimer le montant des préjudices. La situation a été rendue difficile ces dernières années , avec la hausse vertigineuse des cours de matières premières commel e blé ou le maïs qui a fait grimper le montant des indemnisations. La note fluctue en fonction des surfaces détériorées, et de la valeur des cultures. En 2007: blé plus 76% du coût unitaire, explique un technicien de la Fédération des Chasseurs de Savoie. De quoi confirmer le sanglier comme cible privilégiée.
