Le Conseil économique, social, et culturel du Parc National de la Vanoise a été installé le 27 septembre. Ses 42 membres représentent les forces vives des 28 communes du territoire pour prouver que le Parc n’est pas une ” réserve”.
Associations, agriculteurs, forestiers, entreprises, acteurs du tourisme, habitants sont désormais représentés au sein du Comité Economique, Social et Culturel du Parc. Le Parc de la Vanoise, longtemps assimilé à sa zone centrale, s’enracine dans la société de son territoire.
La nouveauté ne changera rien pour le randonneur ou pour le skieur amateurs de montagne. Les Parcs Nationaux sont souvent perçus seulement comme des lieux de tourisme, de détente, de nature, voire des réserves. C’est le regard du vacancier. C’est parfois le regard des habitants de la zone périphérique, instaurée dès la loi fondatrice en 1960. Au fil des ans, les Parcs se sont moins investis dans les zones périphériques. La loi du 14 avril 2006 a changé cela.
Votée à l’unanimité
Une loi qui a été votée à l’unanimité des deux chambres du Parlement. C’est exceptionnel. Une loi qui est un retour aux sources d’un projet associant développement et protection. Une loi qui est une évolution. ” Et une révolution ” explique Philippe Lheureux, chargé de mettre en place le Conseil, puis d’élaborer la charte qui servira de topo au Parc pour 15 ans.
Le Conseil Economique, Social et Culturel du Parc national de la Vanoise installé par
Régis Ruffier des Aimes, président du Conseil d’Administration, le 27 septembre resserre les liens avec le territoire et ceux qui l’habitent. La loi s’est inspirée de ce qui a fait le succès des Parc Naturels Régionaux, créés par des démarches locales, des syndicats de communes, l’Etat venant adouber la construction locale.
« La loi de 2006 parle non pas de zone périphérique, mais d’aire d’adhésion» rappelle Philippe Lheureux, qui a porté il y a quinze ans le projet de Parc Naturel Régional de Chartreuse avant de diriger le parc iséro-savoyard. Le Parc National n’est pas seulement une volonté de l’Etat, c’est un projet auquel adhèrent librement ( ou n’adhèrent pas) les communes … … et leurs habitants.
La loi de 2006 a fait bouger la situation. Au Conseil d’administration, les 28 communes du Parc sont devenues majoritaires aux côtés des représentants de l’Etat et des personnalités qualifiées.
Jean-Pierre Feuvrier, président
Pour aller plus loin et élargir l’assise territoriale et sociale du Parc, la loi a instauré un Conseil Economique, Social et Culturel. Un conseil dont la composition est très variée. On y trouvera toutes les forces vives du territoire. Des gardiens de refuges aux forestiers, en passant par des représentants des guides de montagne sans oublier les associations de défense de l’environnement, comme Vivre en Tarentaise et Vivre en Maurienne. Le Conseil s’associe aussi des personnalités locales comme le philosophe et écrivain Yves Paccalet, un Savoyard qui réside à Bozel, connu pour avoir beaucoup travaillé avec le commandant Cousteau. Le Conseil Economique, Social et Culturel a élu, à une large majorité, Jean Pierre Feuvrier à la présidence. Jean-Pierre Feuvrier, forestier, promoteur du Parc du Vercors, ancien vice-président du Parc des Ecrins, est un défenseur indéfectible des Alpes.
Les 42 membres du CESC assisteront le Conseil d’Administration et le directeur du Parc en matière de politique contractuelle, de suivi et de mise en œuvre de la charte, et d’animation de la vie locale. Car le Parc de Vanoise a un lourd programme. Lors de la réunion d’installation, les responsables du Parc ont présenté la méthode et le calendrier de travail pour l’élaboration de la charte de développement durable qui servira de cadre. Un maître mot, pour Philippe Lheureux : appropriation. Le territoire est vaste, varié, contrasté même, sinon contradictoire. Il faudra travailler sur les dossiers qui fédèrent, en prenant le temps qu’il faut , sans chercher des résultats rapides mais fragiles.
