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Jean Plénat, pdg d’Irisbus: il faut choisir une filière énergétique pour le bus de demain

« Les transports en commun représentaient en 1950 la moitié des transports de personnes, ils ne représentent plus que 16% en 2007, et seulement 8% pour les bus. Il faut investir pour que le bus occupe pleinement sa place dans les transports urbains de demain ». C’est le sens du plaidoyer développé ce jeudi matin par Jean Plénat, pdg d’Irisbus, constructeur de bus et d’autocars implanté en Rhône-Alpes, devant les participants du Trucks and Bus World Forum, qui se termine ce vendredi matin au Palais des Congrès de Lyon.




Le bus a souffert



Le patron d’IRISBUS, l’un des principaux constructeurs européens, dont le siège est à Lyon, a dressé un constat plutôt négatif de la situation du bus. « Le besoin de mobilité a été couvert par l’automobile même si cela a été réalisé sans tenir compte des coûts. Le bus a souffert de la congestion urbaine, a enregistré des pertes d’efficacité et il doit faire appel au financement public ». Le marché du bus en Europe n’est pas assez dynamique : il aura baissé de 12% en 2007, et le parc vieillit.



Pour Jean Plénat, on se trouve cependant à un tournant. Les parts modales ( la répartition entre le voiture et les transports en commun) se sont stabilisées en Europe depuis 2004. Les Européens sont prêts à agir, et si la volonté est là, elle peut être efficace.



Réaliser le ” facteur quatre”



Le bus est pour Jean Plénat, le meilleur instrument pour lutter contre les émissions de CO2 dans le secteur des transports, et pour atteindre le facteur 4, la division par quatre des émissions d’ici à 2050.Face aux défis, la technologie automobile ne peut répondre que par le facteur 2. Le transport en commun a une nouvelle chance en accroissant son attractivité, pour passer d’une partide marché de 16% à une part de marché de 30%” Une partie des gains en matière viendra selon Jean Plénat, de l’organisation de la ville elle-même. « Cela prendra un siècle, et l’échelle de temps n’est pas cohérente avec les défis».




Face à l’urgence, le patron d’IRISBUS, explique que l’autobus est déjà prêt. « Nous offrons déjà au marché des véhicules propres. Nous avons déjà proposé des bus à la norme Euro 4, qui représente 10 fois moins d’émissions par rapport à la norme de 2000-2001. Nous proposons des bus à la norme Euro 5, qui sera en vigueur en 2009. Et la norme EURO 2006 représente quarante fois moins d’émissions par rapport à 2002. La norme Euro 6, c’est seulement 0,4 gramme de NOX par kilomètre parcouru, et 0,01 gramme de particules». Avec le vieillissement le parc ne compte actuellement 25 à 30% des bus à la norme Euro 0 ou EURO 1 qui représentent entre 70 et 75% des émissions.



Pour aller plus loin que le diesel déjà propre, les solutions ne manquent pas : biodiesel, gaz naturel pour les véhicules, électricité, hydrogène, éthanol. Les expérimentations sont nombreuses, mais « c’est la foire aux idées ». Jean Plénat avertit : « La dispersion est contre productive, elle cause un ralentissement de l’émergence de vraies solutions. Or les ressources des constructeurs sont très limitées. Le marché européen des bus représente 10 000 véhicules, le marché des poids lourds, un millions, le marché automobile 16 millions. Nous consacrons nous-mêmes 4,5% de notre chiffre d’affaires à la recherche et au développement . Il faut faire des choix ».



Un choix de filières




Il ne faut pas choisir des technologies, mais des filières. ” Ce sont des problèmes globaux qui demandent des solutions européennes. Ce ne sont pas les constructeurs qui arrêteront les choix, ils y participeront. C’est un chantier important que l’Europe doit soutenir. Ces choix doivent être réalistes et doivent être un choix de filière, le choix d’une énergie, de sa productivité, de ses coûts, de sa fiscalité, de sa distribution. Les bus sont la solution la plus rapide pour répondre aux défis et le soutien à cette filière ne doit pas décevoir et répondre aux attentes ».



michel.deprost@free.fr








Le bus moins onéreux et plus rapide à mettre en place



Jean Plénat met en avant les avantages du bus. Le bus peut, explique le patron d’IRISBUS, déjà aller partout. « Il ne nécessite pas d’investissement particuliers d’infrastructure». Le trolleybus demande un investissement compris entre 0,7 et 1,5 million d’euros par kilomètre, pour l’installation de lignes électriques. Pour un bus en site propre, l’investissement représente de 2 à 3 millions d’euros par kilomètre. Le tramway exige un investissement de 15 à 40 millions d’euros et le métro 100 millions en moyenne.


Le pdg d’Irisbus plaide pour un rééquilibrage des investissements car les bus, trolleybus représentent 20% des investissements alors qu’ils représentent la moitié des personnes transportées. En clair : ils reviennent moins cher au passager transporté. D’ailleurs, bien plusieurs grandes villes ont « réglé » leurs problèmes de transports en commun en développant les bus.



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